Plan budgétaire : « Ce gouvernement n’ose pas aller chercher l’argent là où il naît » dénonce Jean-Philippe Nilor

Par 18/07/2025 - 05:30 • Mis à jour le 18/07/2025 - 07:00

Le Premier ministre François Bayrou a présenté les grandes lignes d’un plan drastique pour réduire le déficit : suppression de jours fériés, gel des prestations sociales, baisse des subventions… L’opposition dénonce des mesures injustes et annonce une possible motion de censure.

    Plan budgétaire : « Ce gouvernement n’ose pas aller chercher l’argent là où il naît » dénonce Jean-Philippe Nilor
Jean-Philippe Nilor, député LFI @Cédric Catan

Il y a trois jours, le Premier ministre François Bayrou a détaillé les orientations du prochain budget, avec un objectif clair : trouver 43,8 milliards d’euros d’économies

Un plan drastique qui passe par la suppression de 2 jours fériés, le non remplacement d’un fonctionnaire sur 3, la suppression d’agents publics, le gel des prestations sociales et des recettes, la baisse des subventions aux entreprises

Ces propositions suscitent une vague de critiques dans la classe politique et le monde économique.

L’opposition prépare la riposte

Pour Jean-Philippe Nilor, député martiniquais du groupe La France Insoumise, la gravité de la situation ne laisse aucune place à la complaisance :

Si le gouvernement est prêt à entendre et à revoir sa copie, il pourrait peut-être éviter la censure. Je ne crois pas qu'on s'oriente vers ce scénario. Ce qui est en train de se passer là, c'est excessivement grave. C'est grave, déjà, pour la France, mais c'est encore plus grand pour nous, les territoires, les pays dits d'outre-mer. L'effet de dégradation de la situation, il va être beaucoup plus important, beaucoup plus impactant dans nos territoires qui sont déjà soumis à toutes les difficultés.

Le député martiniquais juge des mesures injustes :

Il n'y a pas à être copain avec qui que ce soit là. Lorsque mon peuple est en danger, lorsque des communautés de privilégiés voient ses intérêts sauvegardés au détriment d'une très grande majorité, ce ne sont pas les politiques publiques qui vont dans le bon sens. Aujourd'hui, il y a des réponses pertinentes à porter. Ce gouvernement n'ose pas aller chercher l'argent là où il naît, c'est-à-dire chez les multimilliardaires, ceux qui multiplient leurs bénéfices, leurs profits, depuis un certain nombre d'années.

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« Les solutions existent »

L’élu avance d’autres pistes pour trouver ces 45 milliards d’euros sans pénaliser la majorité des Français :

Lorsqu'on sait que les 211 milliards d'euros de cadeaux fiscaux et d'aide aux grandes entreprises exclusivement représentent 6 700 euros à la seconde. C'est là qu'il faut aller chercher. Les solutions sont tout à fait là pour retrouver 45 milliards de marge de manœuvre de recettes nouvelles. On peut épargner 99,9% de la population française.

Il propose notamment deux leviers :

Il faut, pour cela, faire payer l'impôt sur les sociétés des multinationales au prorata du chiffre d'affaires réalisé en France, ça représente 25 milliards d'euros. Et puis, il faut instaurer la taxe Zucman, qui représente une garantie fiscale de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches. Et ça représente un gain de 20 milliards d'euros. Donc, 25+20, ça fait bien 45 milliards d'euros.


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