Macron appelle à "légiférer différemment" et à des "compromis" après les législatives
Dans une allocution de moins de 10 minutes, aujourd'hui, mercredi 22 juin, Emmanuel Macron a reconnu les "fractures" apparues aux législatives et appelé la classe politique à "légiférer différemment", ainsi qu'à faire des "compromis".
Pas d'union, mais un "compromis" national
J'entends et suis décidé à prendre en charge la volonté de changement que le pays a clairement exprimé (...) c'est mon rôle comme garant de nos institutions.
Le président de la république s'adressait aux Français pour la première fois depuis la perte de la majorité absolue par son camp à l'Assemblée.
J'ai échangé hier et aujourd'hui avec les dirigeants de l'ensemble des formations politiques (...) tous ont fait part de leur respect pour nos institutions et de leur volonté d'éviter un blocage pour notre pays.
Soulignant que le scrutin avait fait "de la majorité présidentielle la première force politique de l'Assemblée nationale", quoique sans majorité absolue, "sa responsabilité est donc de s'élargir, soit en bâtissant un contrat de coalition, soit en construisant des majorités texte par texte".
Pour agir dans votre intérêt et dans celui de la nation, nous devons collectivement apprendre à gouverner et à légiférer différemment. En bâtissant des compromis, des enrichissements, des amendements en toute transparence, à ciel ouvert si je puis dire, dans une volonté d’union et d’action pour la nation. Pour avancer utilement, il revient maintenant aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller.
Il a par ailleurs estimé que la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, évoquée par certains responsables, n'était "pas justifiée à ce jour".
En revanche, il a tout de même fait savoir à sa façon qu'il avait entendu le message des Français :
Dès cet été, il faudra une loi pour le pouvoir d'achat et pour que le travail paie mieux, les premières décisions pour aller vers le plein-emploi, des choix forts sur l'énergie et le climat, des mesures d'urgence pour notre santé, qu'il s'agisse de notre hôpital ou de l'épidémie. Nous commencerons à bâtir cette méthode et cette configuration nouvelle à mon retour du sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles.
Yaël Braun-Pivet, candidate officielle de la majorité à la présidence de l'Assemblée nationale
La ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet, a été choisie comme candidate de la majorité à la présidence de l'Assemblée nationale, mardi prochain, après un vote commun avec les députés MoDem et Horizons qui s'est déroulé aujourd'hui, 22 juin, à bulletin secret.
Elle l'a remporté par 105 voix contre 85, et deux votes blancs ou nuls, lors d'un second tour où elle faisait face au président sortant de la commission des Affaires économiques, Roland Lescure.
L'ex-présidente de la commission des Lois au Palais Bourbon, réélue députée des Yvelines dimanche, 19 juin, est bien partie pour succéder à Richard Ferrand, défait au second tour des législatives. Ce serait une première en France qu'une femme accède à la fonction de présidente de l'Assemblée.