[VIDEO] François-Noël Buffet, ministre des Outre-Mer : « l’accord sur la Vie Chère n’est qu'une première étape »

Par 13/11/2024 - 09:30 • Mis à jour le 13/11/2024 - 13:00

En déplacement en Martinique depuis ce lundi (11 novembre), François-Noël Buffet, le ministre auprès du 1er Ministre chargé des Outre-Mer, était l’invité de la rédaction de RCI ce mercredi matin (13 novembre). Il est revenu sur la mobilisation pour faire baisser les prix et considère qu’il faut aller au-delà, vers une réflexion plus structurelle.

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François-Noël Buffet, ministre des Outre-Mer, invité de la rédaction de RCI

Vie chère, sécurité, réactions face aux violences et développement économique de la Martinique ont été abordés ce matin par le Ministre des Outre-Mer, François-Noël Buffet.

En déplacement pour quatre jours à la Martinique, le locataire de la rue Oudinot est longuement revenu sur la crise sociale en Martinique et le mouvement contre la vie Chère, au micro de RCI, dont il était l’invité de la rédaction.

Il a commencé par réagir aux violences de la nuit dernière.

Malheureusement, trois policiers (Ndlr : trois gendarmes) ont été blessés. Nous avons eu des tirs à balles réelles. Évidemment, chacun comprend bien que les conséquences peuvent être tout à fait dramatiques. Heureusement, ça n'a pas été le cas hier soir. Il faut que les choses s'apaisent parce qu'on n'arrivera pas à construire quelque chose de positif pour la Martinique et l'ensemble de nos compatriotes si on n'est pas capable de travailler dans un contexte apaisé 

Une réflexion sur la structure économique de la Martinique

Le Ministre s’est dit pleinement « conscient de la situation, et notamment de la situation économique, de ce que l'on qualifie habituellement de vie chère ».

Nous connaissons la situation, nous l'appréhendons, nous l'analysons et il faut y apporter des réponses. La première réponse, c'est l'accord qui est intervenu le 16 octobre dernier, qui va tout de même permettre qu'au 1ᵉʳ janvier prochain, les prix baissent de 20%, ce qui n'est pas sur les produits alimentaires de première nécessité. C'est 6 000 produits, 69 familles de produits. Pas qu'alimentaires

Si François-Noël Buffet se satisfait de cet accord pour faire baisser les prix, il reconnaît qu’il  n’est pas une fin  « C'est probablement une étape. Une étape vers une réflexion plus structurelle qui s'inscrit dans un programme plus lointain, de moyen et de long terme »

Il réfute, en revanche, le fait que les débordements soient le fait d’un silence de l’Etat.

Nous avons le souci de tous les compatriotes. Je dis bien de tous les compatriotes, sans exception, quelques militants soient-ils et d'où qu’ils viennent. Nous avons conscience de ce sujet-là. Mais l'évolution, le travail de fond, la construction d'un projet beaucoup plus équilibré et d'une structure économique beaucoup plus solide, dépend d'abord d'un climat de sérénité et de calme. Ce n'est pas parce qu'on est serein et calme qu'on n'est pas déterminé à résoudre une situation. Nous travaillons à l'amélioration de la situation économique de la Martinique et de nos compatriotes. Il faut s'inscrire dans le temps. Il y a l'immédiateté des choses, c'est ce premier accord. Il y a une réflexion de fond sur l'ensemble des sujets et la structure économique de la Martinique pour le long terme et d'un projet qui rassemble l'ensemble de nos compatriotes.

Une baisse démographique inquiétante

Parmi les sujets d’inquiétude abordés par François-Noël Buffet : la baisse démographique.

Je suis stupéfait. J'ai beaucoup d'inquiétude de constater que la Martinique a perdu 40 000 habitants en moins de 10 ans. De 380 000, on est à 340 000 aujourd'hui et on a une forme d'accélération avec une baisse des naissances. Ça veut dire que l'avenir est inquiétant. Il faut donc se rassembler. Ke maître mot, c'est que tous nos compatriotes se rassemblent pour qu'on puisse construire, et l'État est là pour ça, pour accompagner les élus et construire un projet structurant pour la Martinique. Vous avez, ils ont les capacités de ce développement

François-Noël Buffet estime nécessaire de « retrouver la confiance » et assure que les engagements de l’Etat « seront tenus ».

Pas de rencontre avec le RPPRAC à ce stade

À ce stade, comme il l’avait déjà dit la veille, il écarte toute rencontre avec le RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes) en l’état et compte tenu d’une procédure judiciaire en cours.

Je suis venu pour rencontrer tout le monde. C'était bien mon état d'esprit de le faire en arrivant en Martinique. Les événements font que une procédure judiciaire est engagée. (…) Ensuite, il y a une deuxième condition qui est importante, c'est qu'on ait un retour au calme et à la sérénité, qu'on puisse travailler correctement. Je n'exclus rien par principe, mais j'y mets des conditions. Ces conditions, c'est d'abord le calme, l'ordre public revenu. Je n'ai pas d'exclusion par principe, mais je n'ai pas d'accord de principe, tant que nous n'avons pas les conditions qui permettent un dialogue sérieux.

François-Noël Buffet, ministre des Outre-Mer

Au cours de l’entretien, le ministre a également évoqué la question budgétaire, l’organisation du Conseil Interministériel des Outre-Mer (CIOM) en mars, la nécessité de poursuivre le travail contre les sargasses et les efforts face au scandale du chlordécone. Mais aussi la question des aides aux entreprises durement touchées par les conséquences de la crise sociale.

La lutte contre le narcotrafic

Il a enfin pointé la question de la sécurité sur l’île comme une priorité. En ce sens, un premier radar attendu de longue date va bien être déployé dans les prochains mois.  

Le narcotrafic, la puissance de ces réseaux, le rôle que joue aujourd'hui ce territoire, malgré lui, fait que nous devons non seulement tenir les engagements qui ont été pris par l'État, l'installation de radars, des moyens nautiques supplémentaires, mais il faut adapter notre législation à la particularité. Il y a un projet de loi qui est porté par le gouvernement à partir du mois de janvier sur la lutte contre le narcotrafic. Je pense que sur ce sujet-là, il ne doit pas y avoir de concession.


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