Loi vie chère : passe d'armes entre Johnny Hajjar et Béatrice Bellay

Par 30/01/2025 - 13:57 • Mis à jour le 30/01/2025 - 14:01

Dans un courrier, Johnny Hajjar, ex-député de Martinique, a vivement critiqué la proposition de loi sur la vie chère. Béatrice Bellay qui lui a succédé sur la circonscription de Fort-de-France et qui a porté le texte à l'Assemblée n'a pas tardé à réagir.

    Loi vie chère : passe d'armes entre Johnny Hajjar et Béatrice Bellay

Dans un courrier rendu public ce jeudi matin, l'ex-député de Fort-de-France, Johnny Hajjar s'en est pris à la proposition de loi sur la vie chère en Outre-mer. Le texte a été adopté en première lecture à l'Assemblée Nationale dans le cadre de la niche parlementaire socialiste.

Le rapporteur de la commission d'enquête sur le coût de la vie en Outre-mer estime que : "cette proposition de loi s’avère vide de sens, inefficace et déconnectée des réalités locales. Pire, elle pourrait se révéler contre-productive, accentuant nos difficultés au lieu de les résoudre".

C'est du véglaj. Et donc, je ne trouve pas bien de faire ça. Quand vous êtes dans une situation comme celle-là, c'est comme si on vous vendait une voiture sans moteur, sans boîte de vitesses, sans siège, il y a juste la carrosserie. Les omissions de la loi sont importantes

Dans son courrier, il avance plusieurs éléments à insérer dans la loi pour réduire le coût de la vie : 

  • Lever le secret des affaires pour garantir une véritable transparence économique
  • Cadrer les marges et l’accumulation des marges pour faire baisser durablement les prix
  • Renforcer les contrôles des pratiques anticoncurrentielles en mobilisant réellement des moyens humains et financiers adaptés
  • Supprimer effectivement et définitivement les exclusivités de marques pour encourager une concurrence équitable
  • Élaborer une cartographie précise des concentrations économiques, condition indispensable pour une régulation cohérente

"Moi j'ai fait une loi"

La réponse de Béatrice Bellay n'a pas tardé. La députée qui a succédé à Johnny Hajjar à Fort-de-France n'a guère goûté les critiques de son prédécesseur.

Très engagée sur ce texte, elle revendique son action parlementaire :

Un rapport, c'est quelque chose qui se range dans un carton. Moi, j'ai fait une loi. S'il en avait fait autant, ça se saurait. Les gens qui disent qu'on ne va pas assez loin quand eux, ils ne sont allés nulle part, feraient mieux de regarder leur propre action. Il avait la possibilité pendant un an de rédiger peut-être quelque chose de plus large, de plus structuré. S'il veut, moi, j'ai eu six semaines. Dans les six semaines qui m'ont été données, je l'ai fait. Lui, il ne l'a pas fait 

Pour Béatrice Bellay cette critique est avant tout guidée par la rancœur :

J'ai l'impression que lui, il en a. Moi, je n'en ai pas. Je suis élue et on m'a fait confiance. Et je prouve qu'en des temps qui sont contraints, on peut faire. Je prendrais le temps de répondre point par point à sa vision qui n'est pas une vision économique, qui est une vision complètement utopique. Est-ce qu'avec une proposition de loi d'un groupe d'opposition dans une instabilité politique, on peut penser et imaginer qu'on aurait fait la loi qui allait répondre à l'alpha et l'oméga des difficultés que son parti politique a contribué à créer ?

 Le texte doit encore être examiné par les Sénateurs à une date qui n'a pas encore été déterminée.


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