La Ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet, candidate à la Présidence de l’Assemblée nationale
Avec la disparition des piliers LREM à l'Assemblée, de Richard Ferrand à Christophe Castaner, et la perte de la majorité absolue : les macronistes sont en quête de successeurs aux postes clés du Palais Bourbon.
6 candidats LREM sont sur les rangs, dont Yaël Braun-Pivet, ex-présidente de la commission des Lois au Palais Bourbon, Roland Lescure, président sortant de la commission des Affaires économiques, et Barbara Pompili, ancienne ministre de la Transition écologique.
"On est dans un moment où ça va être difficile de réunir des majorités", donc "on a besoin de quelqu'un capable de tendre la main à tout le monde", fait valoir cette dernière.
Ancien ministre sous Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, rallié à Emmanuel Macron, a fait également acte de candidature pour "incarner une Assemblée nationale qui travaille sérieusement".
Joël Giraud, ancien ministre de la Cohésion des territoires, se présente également, comme Sophie Errante, élue de Loire-Atlantique.
C'est mercredi, 22 juin, en fin d'après-midi, qu'aura lieu une sorte de primaire pour le perchoir, entre les partenaires de la majorité. Puis l'élection du titulaire devra être confirmée mardi prochain, 28 juin, dans l'hémicycle, lors d'un vote à bulletin secret de l'ensemble des députés.
Yaël Braun-Pivet prend le risque de ne pas être reconduite aux Outre-mer en cas d'échec, selon une source gouvernementale.
Des candidats hors majorité peuvent également concourir. Ce sera le cas d'Annie Genevard (LR), qui met en avant sa "solide expérience" dans Le Figaro.
Le président sortant de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, un proche d'Emmanuel Macron qui avait vocation à rempiler, a mordu la poussière dans les urnes. "Il a tenu l'Assemblée dans les moments très compliqués", salue un élu LR, inquiet de l'arrivée en masse des troupes du RN et de la Nupes.
Une majorité décapitée
Mercredi matin, 22 juin, se tiendra une première élection interne pour la présidence du groupe LREM (rebaptisé Renaissance) qui a fondu de 266 à 170 membres à l'issue du second tour des législatives.
Quatre candidats postulent : Stella Dupont, Rémy Rebeyrotte, Guillaume Vuilletet et Aurore Bergé.
Celle-ci était jusqu'alors présidente déléguée du groupe, auprès de Christophe Castaner, qui a lui aussi échoué dans les urnes, contre toute attente. Elle est issue de la droite et proche de l'ex-ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer.
"On a beaucoup de candidats, mais pas de régulation politique du sujet, personne ne s'occupe de rien sinon de soi-même", peste un de ses collègues, dépité, et fatigué après une rude campagne des législatives.
Tout le monde veut le confort, la hauteur de vue au perchoir. Il n'y a pas de consigne de vote ou de candidat officiel, alors qu'il y a cinq ans, Emmanuel Macron s'était impliqué.
Le groupe a ainsi besoin de se redéfinir une identité, d'autant qu'il va devoir également composer avec les alliés MoDem et les proches d'Edouard Philippe d'Horizons, forts de près de 50 et 30 élus respectivement. Deux groupes qui vont également choisir leurs chefs de file mercredi.
En effet, le patron sortant des députés MoDem, Patrick Mignola, a lui aussi été défait dimanche. Nicolas Turquois, Elodie Jacquier-Laforge et Jean-Paul Mattei se portent candidats.
De nombreuses autres fonctions stratégiques au Palais Bourbon ont perdu leurs titulaires : les deux questeurs de la majorité, députés chargés de la gestion de l'institution, Florian Bachelier et Laurianne Rossi, la présidente de la commission de la Défense, Françoise Dumas, ou encore le rapporteur général du budget, Laurent Saint-Martin.