Audition tendue pour les dirigeants du groupe Bernard Hayot à l'Assemblée nationale
Stéphane Hayot et deux cadres de GBH étaient une nouvelle fois face à la représentation nationale. Devant la commission des affaires économiques, ils ont défendu le positionnement du groupe. Les députés ont affiché une certaine sévérité dans leurs interventions.

À chacun son regard sur la vie chère. Stéphane Hayot, lui, n'a cessé de nier ou en tout cas à minimiser la responsabilité de son groupe, mais les députés se sont montrés incisifs, à l'image de la présidente de la commission, l'insoumise Aurélie Trouvé :
Les groupes de distribution, en premier lieu, le vôtre, sont aujourd'hui accusés de faire des profits excessifs du fait de leur position oligopolistique, ce qui ne permet évidemment pas, dans ce cas, d'assurer une concurrence libre et non faussée
En face, le directeur général de GBH a déroulé ses arguments habituels :
Notre groupe est en première ligne face à la vie chère. La concurrence est forte et le consommateur exigeant. Si vous comparez nos marges brutes dans l'alimentaire aux marges brutes dans l'hexagone, vous verrez qu'elles sont très comparables
Débat sur l'éloignement des territoires
Si les dirigeants de GBH estiment que les différences de prix entre l'Hexagone et les Outre-mer se justifient par l'éloignement, les députés ont clairement exprimé des doutes :
Les contraintes structurelles de nos économies ne peuvent servir de prétextes, a avancé le député socialiste Philippe Naillet
Mais pour Stéphane Hayot, la situation des territoires français d'Outre-mer n'est pas un cas isolé :
Il n'y a pas de territoire, loin de leur source d'approvisionnement, qui n'ait pas le même souci
Manque de transparence
L'absence de publication des comptes du groupe et de ses filiales a aussi alimenté la discussion. Un manque de transparence pointé du doigt par le fugace ministre des Outre-mer, le député Modem, Philippe Viguier :
Une entreprise qui publie pas ses comptes, ça jette un trouble dans tous les esprits, en particulier de la représentation nationale
Cette fois-ci, Stéphane Hayot a reconnu un retard et un manque de transparence du groupe international. Le tribunal de commerce de Fort-de-France doit d'ailleurs se prononcer ce vendredi sur la non-publication des comptes de GBH. "On a changé", a assuré le dirigeant. Seul Mea Culpa en 1 h 30 d'audition.
Regardez l'audition complète des dirigeants du groupe Bernard Hayot face à la commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale :