Cour criminelle : Alex Ursulet maintient sa version malgré des incohérences
Accusé de viol par une ancienne stagiaire, l'avocat martiniquais Alex Ursulet est jugé depuis lundi à Paris. Ce vendredi matin, c'était au tour du sexagénaire d'être auditionné. Il a continué à nier la moindre interaction intime avec la victime.
Costume sombre, regard droit, Alex Ursulet a répondu pendant plus de quatre heures devant la Cour criminelle. Globalement calme, le pénaliste n'a pas dévié de sa version, s'essuyant le front parfois, haussant le ton par moment. Face aux juges, il l'affirme, il n'a rien fait de répréhensible et décrit une journée sans écart au sujet de ce 30 janvier 2018.
Pourtant, le récit comporte des incohérences, singulièrement au regard des SMS versés au dossier. Des messages équivoques, des sous-entendus salaces évoquant soumission et domination, dans un “jeu de séduction” peut-être suggère la présidente ? “Non, jamais, jamais, jamais”, assène l'avocat.
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Mais le plus problématique ce sont les horaires. Si le pénaliste soutient qu'il n'avait pas prévu d'inviter sa stagiaire à déjeuner ce jour-là, un message envoyé dans la matinée prouve le contraire. Sa réponse : “un problème d'horodatage”.
"Elle a menti"
Sur le reste, Alex Ursulet décrit l'après-midi passé dans différents cafés au gré de rendez-vous plus ou moins programmés, assurant ne s'être retrouvé qu'une minute 30 au maximum avec la plaignante au cabinet, ce qui serait incompatible avec le viol dont il est accusé. Il va même jusqu'à contester la tenue qu'elle portait.
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D'autres messages envoyés le soir suggèrent une complicité, évoquant notamment “des bas” avec des points d'exclamation, ce qu'il explique comme des réponses à d'autres conversations orales. Bousculé par la présidente, il livre un récit peu fluide, parfois hésitant, là où son ex-stagiaire hier, s'était montrée précise et détaillée.
L'avocat général le pointe : “on peut dire tout ce qu'on veut monsieur Ursulet, qu'il fait nuit en plein jour”. “Elle a menti, ce que je dis c'est ce que j'ai vécu”, rétorque l'accusé qui se dit encore et toujours victime d'un complot, d'un coup monté, répétant à l'audience : “Je ne comprends pas ce que j'ai fait pour mériter tant de haine”.








