Airbags Takata : « Une instruction unique, ça changerait tout » selon Me Coppet
L’enquête sur les airgbags Takata vient d’être délocalisée à Paris. Me Coppet demande depuis plusieurs mois, l’ouverture d’une instruction unique confiée à un Pôle spécialisé. Mais pour l’heure, l’enquête ne concerne pas les blessés ou les décès causés par ces airbags.

C’est un scandale industriel qui a coûté la vie à plusieurs automobilistes et blessé de nombreuses victimes à travers le monde.
En France, l’affaire des airbags défectueux Takata prend un nouveau tournant judiciaire, puisqu'une enquête sur les airbags Takata défectueux a été dépayée à Paris.
Alors que l’avocat Charles-Henri Coppet accompagne 11 victimes blessées et 9 familles endeuillées, l’enquête vient d’être délocalisée au parquet de Paris.
Mais cette délocalisation suscite de nombreuses interrogations.
Si l’instruction est désormais dans la capitale, elle ne porte, à ce stade, sur aucun cas de blessures ou de décès liés à ces airbags défectueux.
Or pour Me Coppet, « un regroupement des instructions est pourtant indispensable pour une bonne administration de la justice de ce scandale industriel ».
« Une affaire tentaculaire »
Alors que changerait une instruction unique dans cette affaire ?
La réponse de Me Charles Henri-Coppet, avocat spécialiste en droit du dommage corporel :
Une instruction unique, ça va tout changer. Imaginez qu'un cabinet d'instruction local à Pointe-à-Pitre, à Fort-de-France, peu importe, enquête sur des affaires d'homicide, des affaires de viol, des affaires de stupéfiants. Ils ont plusieurs dizaines de dossiers. Comment un magistrat seul pourrait faire face à une affaire aussi tentaculaire dans son coin, aller chercher des responsables au Japon, en Allemagne, en Autriche ? En même temps, comprendre et diligenter des rapports financiers extrêmement importants, extrêmement techniques, alors qu'il a une masse de travail déjà incommensurable.
Dans le but de faire avancer ce dossier, Me Coppet a rencontré le ministre des Transports, Phillipe Tabarot.
Il nous a reçus au ministère. Il a lancé une mission d'inspection pour que l'Etat comprenne les dysfonctionnements et ce qui peut être amélioré. Le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls aussi a été très à l'écoute et a été très touché par les victimes et nous a fait part de sa volonté de relayer – il n’est pas ministre de la justice - au niveau de ses collègues cette nécessité que la justice ait enfin des moyens pour faire la vérité.