[VIDEO] L’un des plus petits serpents du monde observé en Guadeloupe

Par 03/08/2025 - 10:08

L’un des plus petits serpents du monde a été observé il y a quelques jours en Guadeloupe, à Sainte-Rose, un typhlops, cousin plus ou moins éloigné du serpent fil, « redécouvert » récemment à la Barbade.

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C’était lors d’une fête de famille, à Sainte-Rose, le 19 juillet. Les enfants jouaient dans le jardin quand l’un d’eux nous a appelés. Ils avaient trouvé une petite bête, alors on est allé voir. 

Ce que Charles découvre au sol ressemble à un vers de terre, mais en un peu plus gros. Il a l’idée de le photographier et de le filmer.

Quelques jours plus tard, il lit sur le site de RCI un article qui relate la « redécouverte » du plus petit serpent du monde à la Barbade, le serpent fil.

Il trouve qu’il ressemble étrangement à « la petite bête » qu’il a observée. Et il s’interroge. Et si c’était là aussi le plus petit serpent du monde ?

Après nous avoir fait parvenir son cliché et ses vidéos, nous les avons transmis à Barthélémy Dessanges, ancien chargé de mission milieux forestiers du Parc national de la Guadeloupe, aujourd’hui entomologiste.

Typhlops

Selon lui, ce qui aurait pu être pris de prime abord pour un gros vers de terre est bien un serpent, de la famille des typhlops (Thyphlopidés).

On recense deux espèces en Guadeloupe : l’Antillotyphlops guadeloupensis (Typhlops de Guadeloupe) et l’Indotyphlops braminus (Typhlops brahme).

Le premier est endémique et donc protégé, le second est une espèce exotique à caractère envahissant.

Mais d’après le cliché et les vidéos, impossible de savoir s’il s’agit de l’un ou de l’autre. Pour cela, il aurait fallu l’examiner de plus près.

De rares observations

Quoi qu’il en soit, il s’agit bien d’un cousin de celui de la Barbade, selon Barthélémy Dessanges.

C’est un autre genre, une autre espèce, mais il est génétiquement assez proche. C’est un cousin plus ou moins lointain.

En tout cas, ce serpent est bien un des plus petits du monde. Et dans le doute, endémique ou envahissant, quand on a la chance d’en croiser un, il convient de le protéger.

Il ressemble à un vers de terre assez sombre et on a tendance à les éliminer. Mais dans le doute, si on ne sait pas de quelle espèce il s’agit, il vaut mieux les remettre dans la terre aérée et meuble, où ils pourront recreuser et se réenterrer, à l’abri du soleil. Ils ne peuvent pas supporter une exposition prolongée. Et ils sont à la merci des prédateurs (rats, mangoustes, oiseaux...).

D’après Barthélémy Dessanges, celui observé à Sainte-Rose, semble être un juvénile vu sa taille. Et qu’il s’agisse d’un Antillotyphlops guadeloupensis ou d’un Indotyphlops braminus, il est assez rare d’en observer.

Ce sont des serpents discrets, qui vivent sous terre. Ils se nourrissent de termites et de fourmis. Ils restent cachés dans le sol, au frais. S’ils sortent, c’est soit parce qu’ils manquent de nourriture ou parce que le sol a été détrempé par de fortes pluies. Ils recherchent alors d’autres zones d’approvisionnement ou un autre abri.

Inoffensifs

Barthélémy Dessanges précise que ce sont des serpents tout à fait inoffensifs. Et que l’Antillotyphlops guadeloupensis est endémique. On ne le trouve qu’en Guadeloupe continentale.

A l’œil nu, ce qui pourrait le différencier de l’Indotyphlops braminus, c’est sa taille à l’âge adulte.

L’Antillotyphlops guadeloupensis peut atteindre une taille de 38 centimètres, contre une vingtaine pour l’Indotyphlops braminus.

Mais ce qui distingue les deux d’un vers de terre, c’est qu’ils paniquent et gigotent dans tous les sens en cas de stress, si on cherche à les toucher, à les manipuler. Comme sur la vidéo.

A noter qu’il existe une autre espèce de serpent en Guadeloupe, inoffensive elle aussi, la couresse des Saintes, une sorte de couleuvre.

La couresse de Guadeloupe, elle, n’a pas été observée depuis de nombreuses années, mais n’est pas, à l’heure actuelle, déclarée éteinte.

 


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