Assises contre la vie chère : l'urgence de sortir de "l'économie de comptoir"

Par 14/06/2025 - 12:46 • Mis à jour le 15/06/2025 - 09:46

Démarrées hier, les Assises Populaires contre la Vie Chère se poursuivent ce samedi (14 juin). Cette large consultation populaire, politique et scientifique, a pour ambition d'amener des propositions claires et efficaces aux parlementaires et au ministre des outre-mer.

    Assises contre la vie chère : l'urgence de sortir de "l'économie de comptoir"

Les Assises Populaires contre la Vie Chère continuent toute cette journée de samedi. 

Lors des premières conférences, les différents intervenants sont notamment revenus sur l’histoire des mobilisations depuis 2009, l’analyse le projet de loi porté par Manuel Valls.

Ils ont également échangé avec la population sur le coût de la vie et la manière dont elle le perçoit. Le RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes) espère que des propositions claires sortiront de ces assises, comme l'explique Rodrigue Petitot, le président. 

Cela permet aux gens de lâcher leur frustration mais nous devons proposer des choses concrètes. Nous devons proposer et imposer. Nous avons un ministre qui veut encore décider, à 8 000 kilomètres, sans nous. Pour le moment, le différentiel doit être imposé pour freiner la montée des prix

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Privilégier le dialogue

Ces consultations sont aussi une tentative de construire autrement que par la mobilisation sociale violente. C’est une manière, selon Pierre-Yves Chicot, maître de conférences à l’université des Antilles, de redonner sa place au peuple dans la démocratie.

Il y a un processus, depuis quelques années, qui consiste à moins consulter le peuple en dehors des échéances électorales. C’est quand on se retrouve dans des situations presque bloquées, après que le peuple se manifeste par l’effervescence comme ça a été le cas en Martinique, mais aussi en Guyane en 2017 et en Guadeloupe en 2009, que l’on va le reconvoquer et lui prêter une attention qualitative. Aujourd’hui, le peuple va s’emparer de la parole publique et formuler des propositions sur une thématique extrêmement importante.

Un avis partagé par Ludovic Tolassy, porte-parole du mouvement citoyen Moun Gwadloup, d’autant plus qu’il faut aussi sortir de la confrontation violente et du chaos

Nous n’avons pas envie que les choses avancent uniquement par le chaos. Mais cette vie chère crée une telle précarité qu’obligatoirement on va vers le chaos. Et c’est la responsabilité du gouvernement qui ne met pas en place les bons outils. Tant qu’il y aura des disparité sociales sur le pouvoir d’achat rien de pourra vraiment s’arranger.

Des mesures timides

Pour Christophe Girardier, auteur de trois rapports sur le marché de la distribution de détail en outre-mer, et président du cabinet de conseil Bolonyocte Consulting, les mesures annoncées par Manuel Valls et qui constituent le coeur de son projet de loi ne seront pas de nature à lutter réellement contre la vie chère et à mettre fin à "l'économie de comptoir".

J'ai lu avec attention les premières propositions du ministre Valls, je loue l'objectif du Ministre, la réalité de ce qu'il propose, c'est rien du tout. D'ailleurs, la plupart des choses qu'il a présentées sont déjà en vigueur. On propose des mesures qui existent déjà. Pour mettre fin à l'économie de comptoir, il ne faut pas des mesurettes.

L'expert déplore l'absence de mécanismes de contrôles efficaces. Les assises populaires contre la vie chère se dérouleront jusqu’à ce samedi 14 juin et s’achèvent par un grand meeting avec l’ensemble des invités.

À ÉCOUTER Réaction complète de Christophe Girardier


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