GBH annonce porter plainte contre Christophe Girardier
Dans un communiqué publié ce lundi, le groupe GBH a tenu à répondre fermement aux propos de Christophe Girardier, qu’il qualifie de « mensongers et diffamatoires », concernant la situation de la vie chère en Martinique et les pratiques du groupe dans la grande distribution.

GBH annonce avoir déposé une plainte pour diffamation contre Christophe Girardier le 11 juin 2025, à la suite de déclarations jugées répétées et infondées.
Une plainte qui sera complétée par les propos tenus par le consultant lors des Assises de la vie chère qui se sont tenues en Martinique le week-end dernier prévient la holding.
Le groupe souligne que ce dernier, président de Bolonyocte Consulting – une structure unipersonnelle – n’a à son actif que deux études concentrées sur La Réunion, sans expérience comparable sur la distribution alimentaire dans l’Hexagone.
« La vie chère est un sujet trop sérieux pour être instrumentalisé »
Dans sa déclaration, le groupe martiniquais dénonce une opération visant à accroître la notoriété de au détriment d’un débat constructif. Le groupe rappelle que les hypermarchés Carrefour qu’il exploite en Martinique sont « les moins chers » de l’île, et qu’un plan de réduction de 20 % sur 54 familles de produits a été lancé en janvier 2025, avec déjà une baisse moyenne observée de 12,4 %.
Selon GBH, la véritable solution durable pour faire baisser les prix reste la mise en œuvre de la continuité territoriale, permettant de compenser les surcoûts liés à l’éloignement géographique, lequel serait responsable de 67 % des écarts de prix avec l’Hexagone – un chiffre issu du protocole signé avec l’État et les acteurs locaux.
Des marges « conformes à la moyenne nationale »
Le groupe souhaite également remettre en perspective les chiffres avancés par ses détracteurs, en précisant que la marge nette de ses activités dans la grande distribution est de 2 %.
Autrement dit, 98 % du chiffre d’affaires servent à couvrir les coûts (achats, salaires, logistique, etc.), tandis que seulement 2 % représentent un bénéfice net – un niveau jugé comparable à celui des enseignes de métropole.
La publication des comptes du groupe avait permis de découvrir des bénéfices annuels à hauteur de 227 millions d'euros en 2023. Des revenus dégagés sur l'ensemble des activités de la société dans les Outre-mer.
En réponse aux critiques sur son poids économique, GBH rappelle qu’il emploie environ 2 000 personnes en Martinique, soit 1,5 % de la population salariée locale, et détient 27 % du marché de la distribution. D’autres groupes, comme Creo (Intermarché, 22,5 %) et Parfait (Leclerc, 21,5 %), se partagent l’essentiel du reste du marché, sans compter quatre autres acteurs indépendants.
Au centre des critiques
Depuis plusieurs mois, le Groupe Bernard Hayot est la cible de critiques et attaques multiples. Christophe Girardier n'est pas le seul, ni le premier à mettre en cause son rôle dans le coût élevé dans la vie en Outre-mer.
Lors de la mobilisation menée par le RPPRAC au dernier trimestre 2024, les magasins Carrefour appartenant à GBH avait été le théâtre de plusieurs opérations et blocages. Lors des tables rondes ou lors des auditions devant les parlementaires, Stéphane Hayot, directeur général du groupe avait dû défendre l'entreprise familiale.
Autre attaque marquante, celle du ministre des Outre-mer. À plusieurs reprises, Manuel Valls a qualifié d'étouffant le poids de GBH sur l'économie ultramarine.
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En plus de ces critiques publiques, GBH a aussi du se défendre en justice. Plusieurs citoyens ont réclamé la publication des comptes du groupe sur les 6 dernières années. Une exigence à laquelle les dirigeants se sont pliés avant le prononcé de la décision du tribunal.