Sommé de publier ses résultats, le groupe GBH déclare 227 millions de bénéfices en 2023
Le groupe Bernard Hayot (GBH), accusé de contribuer au coût de la vie élevée aux Antilles, a publié les résultats consolidés de ses derniers exercices, révélant notamment un bénéfice de 227,4 millions d'euros pour l'année 2023, selon les documents consultés ce mercredi 5 février.

L'entreprise, basée en Martinique et présente dans plusieurs territoires ultramarins, avait été sommée par la justice de publier ses comptes annuels avant le 13 février, date d'une audience au tribunal mixte de commerce de Fort-de-France.
Un chiffre d’affaires en augmentation
Pour le dernier exercice disponible, 2023, son bénéfice affiche une hausse de 11%. Le chiffre d'affaires du groupe s'élève quant à lui à plus de 4,945 milliards d'euros, en progression de plus de 8% par rapport à 2022.
36% de ce chiffre d’affaires est réalisé à la Réunion, 16% en Martinique et 15% en Guadeloupe.
Le groupe GBH est accusé d'appliquer des marges record en l'absence de véritable concurrence, ses détracteurs le suspectant de ne pas vouloir révéler l'ampleur de ses bénéfices en ne rendant pas ses comptes publics.
Suite à un article paru dans le quotidien Libération intitulé « Vie chère aux Antilles : les profits suspects du Groupe Bernard Hayot en outre-mer », plusieurs plaignants - les mêmes qui ont lancé l'assignation devant le tribunal de commerce -, représentés par Me Renaud Portejoie, ont déposé une plainte collective pénale contre X pour « entente » et « abus de position dominante ».
Plus de 1000 citoyens s'y sont déjà associés aujourd'hui.
GBH n’est "en aucune manière en position dominante", avait rétorqué dans la foulée la société dans un communiqué, faisant valoir "de nombreuses enquêtes et contrôles par les autorités de concurrence".
Les comptes consolidés déposés fin janvier
Le groupe a par la suite, dans un communiqué publié le 28 janvier, affirmé qu'il "communiquait tous les ans ses comptes à l’administration fiscale ainsi qu’aux autorités en charge de la concurrence, mais pas au tribunal de commerce, en raison du risque d’exploitation de ces données par nos concurrents, sur des petits marchés insulaires".
"Les mentalités sur ce sujet ont évolué, le groupe GBH aussi" y écrit l'entreprise. Elle a par conséquent "déposé (ses) comptes sociaux sur les 5 dernières années" fin 2024, "puis (ses) comptes consolidés au mois de janvier 2025". "Ce sera le cas tous les ans", affirme GBH dans le document.
Des émeutes contre la "vie chère" ont éclaté à plusieurs reprises ces derniers mois en Martinique, où les denrées alimentaires sont en moyenne 40% plus chères qu'en métropole, selon l'Insee.