Abaissement du seuil de la TVA : les auto-entrepreneurs inquiets
L’abaissement du seuil de franchise de base de TVA à 25 000 euros du chiffre d'affaires adopté la semaine dernière par l’Assemblée nationale et validé par le Conseil Constitutionnel suscite de vives inquiétudes chez les auto-entrepreneurs.
C’est une mesure qui suscite l’inquiétude des auto-entrepreneurs, même si le gouvernement tente de calmer le jeu. Pour rappel, les micro-entrepreneurs sous le seuil de franchise de base de la TVA n’appliquent pas la taxe.
Cela leur permet, en théorie, d’afficher des prix plus compétitifs et de simplifier leur gestion comptable.
Avec l’application de cette mesure, les travailleurs indépendants devront facturer la TVA, avec un impact sur leurs revenus.
Selon Jérôme Trinelle, directeur Régional de l’ADIE (l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique) Antilles-Guyane, les conséquences sont multiples.
Cela veut dire concrètement que toutes les petites entreprises vont devoir augmenter leurs tarifs sur le territoire. Dans un contexte de vie chère, les prix vont encore augmenter. Des entreprises vont avoir des démarches administratives beaucoup plus lourdes et beaucoup plus complexes, parce que, quand on travaille avec de la TVA, évidemment, il va falloir payer un comptable alors qu'on est sur des petites entreprises qui ont des petits chiffres d'affaires.
L’ADIE a donc envoyé un courrier au député Max Mathiasin pour tenter d’alerter le gouvernement sur le sujet.
« Les parlementaires ultramarins ont manqué de vigilance »
Selon Alan Nagam, Président de la FTPE (Fédération des Très Petites Entreprises) de Guadeloupe, invité du journal de 7h sur RCI Guadeloupe, les parlementaires ultramarins auraient dû faire preuve de vigilance sur le sujet.
Je soutiens le directeur de l’Adie dans cette démarche aussi Dominique Virassamy (Ndlr : président du SNEG -Sauvez notre Entreprise Guadeloupéenne-), qui, tous les jours, mène ce combat des travailleurs indépendants parce qu'on sait que ce sont des petites entreprises. Ça concerne nos marchands, nos jeunes entrepreneurs qui font de la rénovation, etc... Déjà, le chiffre d'affaires, il est minime, mais ça leur permet de tenir la route. Donc il est essentiel que cette soupape sociale soit remise sur le marché. J’espère que le gouvernement pourra effectivement suspendre cela.
Selon les informations, le gouvernement veut montrer que la mesure est indolore mais il n'est pas question de revenir en arrière. Toutefois, même s'il le voulait, c'est impossible.
Seule une nouvelle loi peut changer la donne. Selon plusieurs sources, la mesure ne sera réellement appliquée qu'à partir de janvier prochain.








