A Pâques, les campeurs perpétuent la tradition sur les plages de Sainte-Anne
Le week-end pascal approche à grands pas et sur les plages de Sainte-Anne, la tradition du camping prend doucement forme. Tentes, bâches, glacières… Les premiers campeurs se sont déjà installés.
À Sainte-Anne, les tentes fleurissent depuis quelques jours le long de la pointe marin.
C'est le signe que le week-end de Pâques approche et avec lui, une tradition bien ancrée : le camping en famille au bord de la mer.
Mais pas question de s'installer n'importe comment. Ici, les campings sont réglementés, comme l’explique cette campeuse :
C'est proche du bourg. L’équipe est très gentille, on les connaît depuis des années. Il y a de la sécurité et de l'assistance. Il y a les blocs sanitaires. On est bien pris en main.
Des places réservées
Quelques kilomètres plus loin, dans des criques plus discrètes, d'autres s'organisent depuis plusieurs semaines déjà pour réserver leur petit coin de liberté. Les explications de cette campeuse :
Il y a ceux qui gardent la place. Deux, trois personnes qui restent pour qu'ensuite toute la famille arrive pendant leur week-end.
Que l'on campe sur un site autorisé (le camping municipal de la Pointe Marin et les plages de l’Anse à Prune) ou dans une crique sauvage, une chose est sûre, le camping ne s'improvise pas. Cette campeuse en sait quelque chose :
Au final, c'est la maison qu'il faut ramener carrément, parce qu'il manque toujours des choses de la maison. On a des chaises, on a des tables, on a de la vaisselle, le barbecue. Pour les courses, cette année, on a fait un menu. En fonction du menu, on a une liste de courses communes qu'on se répartit.
« Tu ne viens pas au camping avec ta maison »
Dans des zones plus isolées, la tradition s'exprime autrement. Moins de confort, plus de liberté et le respect absolu de la nature. Pour ce campeur, il est important, par exemple, de ne pas modifier le terrain :
On n'a ni de coutelas, ni de tronçonneuses. Des gens ne viennent pas voir des tronçonneuses. Je trouve que c'est aberrant. On ne modifie pas le terrain. La seule chose que l'on fait et qui est aussi interdit, c'est de ratisser. On ratisse des fois parce que ça me permet de voir, par exemple, des souches mal coupées pour éviter de se prendre les pieds dedans, se faire mal. Tu ne viens pas au camping avec ta maison. On a des personnes qui venaient parfois avec des écrans, des satellites quand avant, il y avait des paraboles.
« On se répartit les tâches »
Camper à Pâques, c’est tout un art. Et Steeve le maîtrise à la perfection. Depuis des années, il s’installe avec sa famille et ses amis sur des criques sauvages à Sainte-Anne.
Ils sont une quarantaine, et tout est millimétré : logistique, matériel, intendance.
A quelques jours du week-end de Pâques, Steeve partage ses astuces, son organisation et les codes du bon campeur :
On se répartit les tâches. On a des équipes, la team installation, la team cuisine, la team nettoyage de camp, la team vaisselle aussi. Certains d'entre nous ont des grandes tentes, d'autres des petites tentes. On s'organise pour avoir un espace suffisant, tout en respectant bien sûr le partage de l'espace avec d'autres personnes. Pour les besoins naturels, il n'y a pas d'équipement. Petit, quand je faisais du camping avec mes parents, on utilisait des toilettes sèches. Et quand on n’avait pas de toilettes sèches, on allait dans les bois. Et quand on va dans les bois, on part avec son coutelas et on creuse un trou… Quelqu’un qui va dans la nature doit faire les choses bien.
Le matoutou du lundi de Pâques
À Sainte-Anne, chacun campe à sa manière, sous la protection d'un site aménagé ou au creux d'une crique isolée.
Mais tous partagent un même rituel, transmis d'année en année, celui de se retrouver, de s'organiser ensemble et d'attendre, en plein air, le fameux matoutou du lundi de Pâques. Une tradition vivante qui commence bien avant d'allumer le feu.
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