Graine de folie : soigner autrement au pays de Fanon – premier colloque sur l’ethnopsychiatrie

Les événements se succèdent tout au long de cette semaine en Martinique, pour célébrer le centenaire de la naissance de Frantz Fanon.

Cette semaine l’ethnopsychiatrie est à l’honneur à l’université des Antilles. Ce concept étudie comment l’origine et la culture des personnes peuvent jouer un rôle dans les maladies mentales.

Depuis mardi (15 juillet 2025), le Centre Hospitalier Maurice Despinoy organise, sur le campus de Schoelcher, un colloque intitulé « Graines de folie – Soigner autrement au pays de Fanon ».

Durant deux jours, 300 acteurs de la santé mentale praticiens, chercheurs, artistes et psychologues-cliniciens explorent les apports contemporains de l’ethnopsychiatrie

Au programme : tables rondes, intervention sur l’ethno-pharmacopée, sur la question de la violence, du corps et de la langue créole, projections de fils et moments culturels.

Deux journées riches en apports, notamment pour les praticiens comme Wilfried, infirmier de l’Unité soins intensifs psychiatriques au centre Maurice Despinoy depuis cinq ans :

Cette conférence nous permet justement d'avoir les outils, d'avoir des angles de vue différents pour pouvoir naviguer à travers cette évolution. Comment, par exemple, soigner, interpréter, appréhender nos malades sur nos îles avec notre histoire aussi, notre vécu, notre culture, les croyances mystiques ou religieuses qui peuvent intégrer certains délires chez certains patients, voir les choses choses vraiment sous un autre angle

Méthode originale et éthique

Une méthode différente, mais qui complète celles déjà utilisées dans les centres hospitaliers de Martinique. L’essentiel reste d’assurer la meilleure prise en charge possible pour soigner au mieux les patients.

Sandra Flaquet, psychiatre, chef du pole inter sectoriel Maurice Despinoy :

On n’est pas dans une psychiatrie aliénante. On prescrit des médicaments également, il n'y a pas que les plantes. Et le docteur Nossin l'a bien dit: Il faut vraiment être très prudent et voir comment on peut être dans quelque chose d'efficace. Parce que la seule chose qui doit nous guider, c'est l'éthique, bien évidemment, et l'intérêt supérieur des patients

Le colloque s'achève ce mercredi 16 juillet 2025.