Fort-de-France quadrillée, les transporteurs toujours sur les routes, le préfet fait le point
Le préfet de la Matinique Jean-Christophe Bouvier a fait un point sur les revendications sociales ce matin (mardi 24 septembre) mais aussi sur le dispositif déployé à l’entrée de la ville, pour prévenir l’entrée des poids-lourds et « protéger le matériel urbain ».
Alors que les transporteurs mènent une opération molokoy depuis ce matin, le préfet Jean-Christophe Bouvier a fait un point de situation ce matin.
Dispositif aux entrées de la ville
Le représentant de l’Etat a confirmé avoir demandé de quadriller la ville car, a-t-il, indiqué, les rues de Fort-de-France ne sont pas sûres de pouvoir contenir tous ces poids-lourds qui pourraient arriver et abîmer le matériel public.
Nous avons pris le parti d’arrêter ces transporteurs aux entrées de la ville, de sorte qu’il n’y ait pas une accumulation de poids-lourds dans les rues qui rendent toute circulation et tout travail interdit dans Fort-de-France. Leur rôle, c'est de protéger la ville de Fort-de-France qui, dans la négative, se serait vue investie de poids lourds dont certains font plus de 40 tonnes. Il n'est pas certain que toutes les routes du centre-ville de Fort-de-France soient capables de supporter ces poids. Pour éviter une dégradation encore plus forte du mobilier urbain, il a été décidé d'arrêter ces poids lourds là où nous savons que les routes peuvent supporter leur poids.
Certaines entrées de ville sont totalement bloquées, d’autres sont filtrées par les forces de sécurité. Les transporteurs sont, actuellement, sur différents axes routiers. Les transports collectifs du Centre, dont le TCSP qui avait repris ce matin, ont finalement été arrêtés.
Vers 13h, certains camions arrivés à Carrefour Dillon ont finalement pu entrer sur l'avenue Maurice Bishop. La situation est très confuse.
Pour désengorger le carrefour, les autorités poussent les automobilistes à prendre la voie du TCSP, car les poids-lourds sont sur Bishop.
À Bellevue, les camions venus du Nord n'ont pas été autorisés à passer et ont dû faire demi-tour au niveau du rond-point du lycée Schoelcher, en direction de la rocade.
Vie chère : « aboutir à une feuille de route »
Ce matin, lors de son point presse, le préfet est d’abord revenu sur l’historique des travaux depuis le Comité Interministériel Outre-Mer (CIOM) de juillet 2023 pour identifier les leviers pour faire baisser les prix.
Il a réaffirmé sa détermination et celle de l’ensemble des acteurs à aboutir à une feuille de route.
Nous ce que nous souhaitons, c’est exposer une feuille de route, un chemin des possibles. Ces chemins des possibles sont portés à toutes les parties concernées par la problématique de la vie chère. Et je peux vous assurer que ce dont témoignent les différents participants à la table ronde, c’est de leur volonté farouche d’aboutir dans le sens d’une baisse de prix avec l’Hexagone.
Jean-Christophe Bouvier a néanmoins insisté sur la « rigidité » dans la formation des prix.
Il faut rappeler les rigidités de la formation des prix. Quand ça concerne les questions de la fiscalité, les frais d’approche, c’est-à-dire l’accumulation de coûts, cela nécessite des mesures qui, bien souvent, ne sont pas des décisions locales mais des décisions au niveau national. Il s’agit, soit de réformer cette fiscalité, soit de réformer certains dispositifs qui nécessitent parfois des arrêtés ministériels. Pour cela, il faut un gouvernement, un ministre en compétence.
Une 3ème table ronde bientôt fixée
Une réponse de la Collectivité Territoriale de Martinique est attendue dans la journée afin de programmer la prochaine date de la table ronde, qui permettra de « fixer l’état des avancées ». Selon lui, certaines solutions peuvent être actées assez vite mais d’autres doivent s’envisager à plus long terme.
Lorsque nous promouvons l’augmentation de l’autonomie alimentaire, non pas parce que ça va baisser les prix mais parce que ça va permettre la création de richesse en Martinique et la création de salaires pour des gens qui n’ont pas d’emploi, on s’engage sur un temps qui est plus long que sur des décisions prises sur 5-6 jours. Il est nécessaire qu’on puisse prendre des décisions rapides qui impulsent un mouvement. Il fera l’objet d’un suivi, d’un contrôle sur la manière dont les prix se forment mais aussi pour que cette baisse soit répercutée sur les consommateurs martiniquais
Déterminé à lutter contre les violences
Le préfet est également revenu sur les débordements en marge du mouvement contre la vie chère.
44 voitures ont été incendiées, 59 commerces vandalisés et 11 policiers ont été blessés depuis le 1er septembre. Le commissariat de police et les voitures de fonction des policiers ont été pris pour cible par des tireurs.
Pour Jean-Christophe Bouvier, l’ensemble de ces événements graves justifie l’extension et la prolongation du couvre-feu.
Ce dernier vise également à contribuer à identifier et interpeller des « fauteurs de troubles ».
« Aucune exception ne sera faite pour les auteurs de ces violences ».
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