Face aux embouteillages en Martinique, ces automobilistes qui font le choix de la moto

Par 05/12/2023 - 06:00 • Mis à jour le 06/12/2023 - 07:44

Côté pratique ou vrai engouement pour le deux-roues, la vente de motos et le nombre de candidats au permis de conduire seraient en augmentation à la Martinique. Tentatives d'explications.

    Face aux embouteillages en Martinique, ces automobilistes qui font le choix de la moto
Les ventes de motos seraient en augmentation.

Y a-t-il un boom des deux roues en Martinique ? La tendance à la vente des deux-roues et notamment de véhicules polyvalents de type scooter est en hausse par rapport à l’an dernier. C’est ce qu’indiquent, par exemple, les vendeurs de la concession Sun Motos.

Les commerciaux de cette concession précisent que les deux-roues les plus vendus sont les deux-roues polyvalents. C’est-à-dire les scooters et les véhicules à trois roues qui ne nécessitent pas de passer le permis moto.

L’une des explications à cette tendance, c’est peut-être le trafic routier important sur nos routes, matérialisé chaque jour ou presque par de nombreux embouteillages. En Martinique, l’IEDOM (Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer) rapporte que le marché automobile progresse par rapport à 2020 avec +18,4 % nouvelles immatriculations.

Son dernier rapport recense près de 223 000 véhicules en circulation en Martinique. Une tendance à la hausse, même si les chiffres de 2021 sont tout de même inférieurs de 12 % à ceux de 2019.

Poussé par les difficultés de circuler

Pour l’instant en revanche, il est encore difficile de dire si l’engouement pour la moto se concrétise aussi dans les chiffres des revendeurs et du nombre d’usagers. Ces dernières années, ces derniers représentaient environ 2% du parc automobile.

Moniteur et gérant d’une auto-école, Daniel Massolin constate, en tout cas, une augmentation au sein de son établissement du nombre d’élèves désireux de passer le permis moto.

En discutant avec les candidats, tout est lié à la grosse circulation qu’il y a surtout ces temps-ci. C’est dû au parc automobile qui a augmenté. Les gens sont beaucoup plus aigris. Ils se disent que la meilleure des choses, c’est d’avoir un engin qui leur permet de ne pas prendre plus de risques que ça mais de gagner en temps et en loisirs pour le week-end. Il y a un peu plus de filles. Les jeunes veulent surtout gagner du temps et les personnes non loin de la retraite, profiter du week-end.

Seulement cette formation a un coût : autour de 900 euros en moyenne pour environ 20 heures de formation. Annoncée en grande pompe au niveau national depuis 2020, la possibilité d’un financement via son compte de formation professionnelle ne fait toujours l’objet d’aucun accord au niveau des auto-écoles en local.

Une décision tardive pour Aimée

Qu’importe, même tardivement, Aimée vient de franchir le pas. Elle avoue que le trafic dense sur nos routes l’a poussée vers ce moyen de transport aujourd’hui.

Ce n’était pas facile mais j’ai eu les bons moniteurs qui m’ont aidée à y arriver car je ne suis pas grande. Je fais 1m63 et la moto est beaucoup plus haute. J’ai passé mon permis sur la pointe des pieds mais j’avais un tel engouement que j’y suis arrivée. Ça me procure un vrai sentiment de liberté mais il y a aussi le côté pratique car, depuis quelques temps, c’est infernal sur la route. Maintenant, il faut faire attention et surtout aux autres

À ECOUTER Le reportage d’Erika Govindoorazoo

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