20 ans après, un mois de commémorations pour les 152 Martiniquais tués dans le crash de Maracaïbo
L’exposition, intitulée « des couleurs pour une cause », est visible jusqu’au 30 août prochain, aux heures d’ouverture de la Bibliothèque Schoelcher, à Fort-de-France. Elle lance une série de temps forts organisés par l’association AVCA en hommage aux victimes du crash du 16 août 2005 au Vénézuéla.
Un moment suspendu et un moment de rassemblement. Hier, soir (1er août), les familles des victimes de la catastrophe aérienne du 16 août 2005 étaient conviées à une exposition rétrospective et vente d’œuvres d’art.
Ce premier temps fort des 20 ans de la commémoration du crash de Machiques au Venezuela lance une série d’événements hommages aux 160 victimes, dont 152 Martiniquais, qui auront lieu tout au long du mois d’août.
Voulue par l’AVCA, l’association des victimes de la catastrophe aérienne du 16 août 2005, l’exposition « des couleurs pour une cause » mêlait à la fois un retour sur 20 années de douleurs, de luttes, de partages et de combats mais aussi, un temps plus doux pour apaiser les familles, avec la présentation d’œuvres colorées au milieu de la pièce et une animation musicale assurée par Alain Désiré Quartet et Francky Joseph.
En plus des 26 panneaux exposés retraçant le chemin parcouru depuis 20 ans, de nombreux artistes ont ainsi offert des œuvres en expo-vente, pour aider l’association à poursuivre son combat judiciaire et contester le non-lieu prononcé dans cette affaire.
Deux décennies plus tard, la douleur est toujours bien présente pour les familles.
« Les familles restent debout, stoïques et dignes »
Mais pour Rose-Marie Taupin Pelican, la présidente de l’AVCA, malgré les épreuves et les déceptions, les familles sont restées debout.
20 ans après, on n'a rien oublié, que l'on montre ou pas ses blessures. C'est vrai qu'au fond de nous. Nous gardons les cicatrices. Nous gardons les séquelles. Nous nous rappelons tous ce que nous faisions ce fameux jour du 16 août 2005, où on nous a annoncé que l'avion était tombé au Venezuela. 20 ans, c'est long, mais c'est aussi un moment, une minute, c'est un moment de rassemblement pour les familles.
Elle estime que cette soirée d’inauguration de l’exposition est un événement marquant.
Il y a un orchestre qui joue derrière, des tableaux avec plein de couleurs. On est dans quelque chose de totalement différent par rapport aux cérémonies solennelles, austères. Là, on est vraiment dans quelque chose qui s’assimile à un partage plus gai. Les artistes ont eu envie de nous pousser, de nous aider sur ce chemin qui est compliqué, qui est long et fatigant, mais sur lequel, malgré le temps qui passe, malgré bien des défaites, les familles restent debout, stoïques et dignes surtout.
Simone Joachim-Arnaud a perdu un fils dans le crash de Maracaïbo. Elle a offert une dizaine d’œuvres à l’association pour poursuivre les actions en justice.
Je suis concernée directement par cette catastrophe et j'ai aussi décidé de participer à l'expo pour donner un petit coup de pouce à l'association. L'Association doit absolument avoir des fonds pour continuer le combat parce que nous allons à la Cour européenne au sujet de ce dossier et ça coûte très cher. On n'a plus de sous, on a déjà tout dépensé en avocats, ce n’est pas une partie de plaisir. Nous nous devons d'être des sentinelles, de garder la flamme allumée, la flamme de la mémoire. On continuera à l'attiser pour qu'elle brille encore longtemps.
Pour elle, il s’agit d’aller « jusqu'au bout ». Et que les gens, même après la procédure judiciaire, n'oublient pas que « 152 des nôtres sont partis et ne sont pas revenus ». Même quand on connaît une grosse épreuve, on souffre. On peut continuer à pleurer. Moi, je continue à pleurer, mais on voit la vie autrement. Et puis il faut garder l'espoir. Il faut avoir foi dans le combat qu'on mène.
L’artiste « Da Mi » a tenu, elle aussi, à céder une œuvre à l’AVCA en signe de solidarité avec toutes les familles touchées par la catastrophe.
J’expose, c’est un don à l’AVCA car je trouve que c’est une cause noble. Ce crash a provoqué une espère de séisme auprès de tous les Martiniquais pendant plusieurs jours, on est restés tous transis par cette nouvelle qui nous a tous ébranlés. Chaque famille connaissait des gens, je trouve qu’il faut de temps en temps continuer à faire un geste symbolique, pour que l’on puisse continuer à avoir la vérité sur certaines choses. Les grandes et belles causes méritent d’être soutenues
√ L’exposition, intitulée « des couleurs pour une cause », est visible jusqu’au 30 août prochain, aux heures d’ouverture de la Bibliothèque Schoelcher.
A NOTER
Plusieurs temps forts en août
- 1er au 30 août : Exposition rétrospective et expo-vente de tableaux et photos d’art à la bibliothèque Schoelcher)
- 15 août : Conférence : la vérité enfin à la médiathèque du Lamentin, 17h
- 16 août : Commémoration avec les motards du Caribbean Eagles
- 17 août : Fitness Bèlè à 9h sur le Malecon, kiosque Gueydon
- 23 août : Colloque sur l’impact du crash du 16 août 2005, à 9h, salle Emile Maurice (Fort-de-France)
- 29 août : Ti Kozé Bokantaj, de 18 à 21h, dans le hall de la mairie du Lamentin
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