Des employés de la Guérande et leurs soutiens manifestent devant la boulangerie aux Trois-Îlets

Par 04/05/2024 - 11:15 • Mis à jour le 06/05/2024 - 10:10

Avec l'appui du mouvement Mun, d'anciens employés de la boulangerie-pâtisserie la Guérande aux Trois-Îlets manifestent pour réclamer la fermeture de l'établissement ou au moins le départ du propriétaire qu'ils jugent abusif et raciste.

    Des employés de la Guérande et leurs soutiens manifestent devant la boulangerie aux Trois-Îlets

Une petite centaine de personnes est rassemblée depuis 8 heures ce matin sur le parking du centre commercial situé à l'entrée du bourg des Trois-Îlets. C'est là que se trouve la boulangerie la Guérande.

Les manifestants apportent leur soutien à deux ex-employés du commerce de bouche. Sur les réseaux sociaux, en compagnie d'Olivier Bérisson, ils ont raconté le calvaire infligé par leur patron.

Vaïti était employé à la Guérande. Ce jeune saléen n'en peut plus des pressions exercées par le propriétaire de l'établissement et son épouse. Il évoque aussi des propos racistes :

Je manifeste contre le racisme et le harcèlement du patron de la boulangerie la Guérande. Tous les matins, on subit des pressions qui n'ont pas lieu d'être. Nous sommes en manque d'effectif. Au mois de mars, j'ai travaillé 210 heures. Une journée, j'ai travaillé de 4 heures du matin à 20 heures. Il m'a dit que je fait comme un nègre

Depuis, il a quitté son emploi mais souhaite dénoncer les manquements à l'hygiène qu'il a observés dans le commerce :

Il y a des ravets partout. Je les voyais rentrer dans la pâte à pain, dans les pétrins. J'ai nettoyé la malpropreté dans cette entreprise. Les pains au chocolat, les viennoiseries, c'est du congelé

Pour Vaïti, la boulangerie doit fermer pour laisser la place à un établissement tenu par des Martiniquais.

manifestation guérande

Des manques de respect répétés

Une autre employée raconte elle aussi son calvaire. Elle a débuté en CDI au mois de février.

Tout se passait bien au début mais à partir du mois de mars les tensions ont commencé à se multiplier entre les collègues. J'ai vu comment les patrons traitaient les employés. Le patron estimait que les collègues posaient trop de questions. J'arrive ici à 4 h 45 le matin pour faire entre 150 et 200 sandwichs à faire. C'est impossible à trois en équipe du matin

Elle dénonce des manques de respect répétés du patron.

Il nous traite comme de la merde, comme si on était des chiens

Des clients mécontents

manifestation guérande

Les plaintes ne proviennent pas que des employés. Ce samedi matin, parmi les manifestants se trouvaient aussi des clients. Ils racontent des scènes désagréables et des comportements suspects des gérants.

C'est le cas de Béatrice, qui habite aux Trois-Îlets.

Je manifeste rarement mais je suis concernée donc je suis venue. Une fois, il y avait une longue queue. J'ai attendu dans la bonne humeur avec les autres clients. Lorsque c'était mon tour, une dame qui je pense était le propriétaire, a ignoré ma présence. Elle a servi la personne d'après qui se trouve être européenne. Cela ne m'a pas vexé à ce moment là. Je lui ai demandé si j'étais transparente et là elle m'a fait comprendre que oui. Ce sont les autres clients qui ont insisté pour qu'elle me serve parce que c'était mon tour. Je suis partie et j'ai été cherchée une baguette ailleurs et je ne suis jamais revenue. Moi je pense qui si on aime pas la Martinique et les Martiniquais, il faut partir

Ce n'est pas la première fois que des récits d'abus sont relatés au sujet du management au sein de cette entreprise. Contacté par téléphone, Samuel Deslandes, le propriétaire de la Guérande a estimé qu'il n'avait rien à dire sur ces différents sujets car "il ne s'est rien passé".

Les manifestants ont prévu de rester toute la journée devant le site pour empêcher son ouverture au moins aujourd'hui. D'autres manifestations sont envisagées.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags