Procès de Rodrigue Petitot ce lundi : plusieurs syndicats, dont la CGTM, se positionnent
Dans un communiqué ce week-end, à la veille du procès du président du RPPRAC, la CGTM rappelle qu’elle soutient toujours le mouvement contre la vie chère et que son préavis de grève, incluant notamment la hausse des salaires et des minima sociaux est toujours d’actualité.
Le procès de Rodrigue Petitot, le leader du RPPRAC, est prévu ce lundi matin (2 décembre) à 8h. L
e président du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes sera jugé selon la procédure dite de « comparution immédiate » pour « menaces, intimidations et incitations à la haine raciale ».
Il est poursuivi à la suite de propos tenus dans une vidéo publiée mardi dernier sur les réseaux sociaux.
Dans celle-ci, il donnait injonction aux maires de fermer leurs mairies, jusqu’au départ du préfet.
Tous les maires qui ne fermeront pas leurs mairies vont nous démontrer dans quel camp ils se trouvent. Et au moment où on fera le constat du bord où vous avez choisi, on vous attaquera, on vous attaquera, ne pensez pas que vous allez vous maintenir dans vos fonctions. Nous ferons un nettoyage à l'intérieur comme à l'extérieur de la mairie,
Placé en garde à vue jeudi dernier, il a été déféré devant le juge des détentions et de la liberté vendredi. Le juge a décidé de son placement en détention jusqu’à son procès ce lundi.
« Harcèlement des militants »
En marge de cette audience, des voix s’élèvent pour soutenir Rodrigue Petit.
Combat Ouvrier dénonce le « harcèlement judiciaire des militants » et réclame la « libération immédiate de Rodrigue Petitot » dans un communiqué publié ce week-end.
La CGTM s’est également positionnée, estimant la garde à vue et cette procédure judiciaire injustifiées.
Gabriel Jean Marie, le secrétaire général du syndicat, apporte des précisions sur son soutien.
Qu'on soit clair, on ne soutient pas Rodrigue Petitot. On soutient un mouvement qui est légitime, mais ça ne veut pas dire qu'on est indifférent à ce qui se passe. On soutient un mouvement qui est légitime, la lutte contre la vie chère. C'était déjà le cas il y a 15 ans. On dénonce le traitement que subit Rodrigue Petitot à cause de son passé. On dénonce le fait que des dispositions législatives, répressives notamment, soient utilisées pour le faire taire. Et on dénonce également l'attitude des élus martiniquais qui sollicitent les représentants de l'État colonial français pour faire ce genre de choses. Ça, on n'accepte pas ça.
Un préavis de grève toujours valable
Le syndicat rappelle que son préavis de grève déposé le 20 septembre dernier est toujours d’actualité.
Le préavis, les revendications qui sont exprimées sont toujours valables et, à tout moment, nous pouvons appeler les salariés dès qu'ils seront prêts à se mettre en mouvement, à se mobiliser. Ce préavis, il est toujours valable. Nous sommes toujours restés mobilisés. Maintenant, il ne s'agit pas de faire contre les salariés. Si les salariés veulent faire des actions, ils feront. Quand ils seront prêts à passer à une autre vitesse, ils passeront à une autre vitesse. Jeudi dernier, nous avions appelé à une réunion à la Maison de la culture du Lamentin. On n'en a pas été très nombreux, tout simplement parce que ça correspondait à la garde à vue du représentant du RPPRAC et qu'il y a des salariés qui ont majoritairement choisi d'y aller. Nous avons convenu lors de cette réunion de nous revoir mardi 3. Le 28 novembre, nous étions 4 syndicats à avoir appelé à cette réunion, là nous serons cinq syndicats. Les choses évoluent, les travailleurs, les salariés réagissent en fonction de la manière dont ils perçoivent les choses. La CGTM, en tout cas, a toujours été là.
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