Mort de Christine et sa maman à Sainte-Marie : « je suis sorti de là en pleurant », raconte le père
Chrismel, le papa du bébé de 2 mois retrouvé mort dimanche (8 décembre), à côté de sa maman, au quartier Pain de Sucre, a donné l’alarme alors qu’il n’arrivait plus à joindre sa compagne depuis deux jours. Il a découvert la scène terrible.
Dans ce quartier habituellement calme, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe.
La mort de Sarah et de sa petite Christine, âgée de 2 mois, laissent sans voix le voisinage et notamment Chrismel, le père de l’enfant. Depuis le début du week-end, il n’avait plus de nouvelles de sa compagne.
Ce samedi-là, je n’ai pas eu de nouvelles. Je l’ai appelée, mais elle ne m’a pas répondu. Dans l’après-midi, j’ai réessayé mais rien du tout. Mais, comme depuis mardi soir, elle m’avait dit qu’elle irait chez son oncle et sa tante présenter bébé, je me suis dit : « il n’y a pas de souci ».
Le lendemain, dimanche, Chrismel se réveille à 6h mais ses appels restent vains.
Je me suis dit, bon, je vais être obligé de me déplacer pour aller les voir. Je suis arrivé à 9h du matin, j’ai appelé mais rien du tout. De là, j’ai commencé à frapper la porte. Il y a une fenêtre aussi dans sa chambre, j'ai frappé aussi là, rien du tout. Et je n'entends même pas bébé crier ni rien du tout du tout. Alors là, je me dis, non ça, ce n'est pas possible.
« C'est dur, vraiment dur »
Au fur et à mesure que la journée passe, l’inquiétude grandit pour le père de famille.
À 17h30, 17h40, j’ai demandé si la propriétaire était là. Elle a essayé de l’appeler mais ça ne passait pas non plus. À ce moment-là, je n’ai eu d’autres choix que d’appeler la gendarmerie. Ils sont arrivés très vite. Elle avait fermé la maison à clé et la gendarmerie a été obligée de forcer pour rentrer. Quand j'ai ouvert la porte, elle était sur le centre sur son lit et le bébé était aussi sur le ventre, dans son berceau.
Une scène traumatisante.
Je suis sorti là en pleurant, je suis resté là dehors en pleurant, c’est vraiment une catastrophe. C'est dur, c'est vraiment dur.
Youli, un voisin, était présent à ce moment-là. Encore sous le choc lui aussi, il décrit un moment terrible.
Ça fait mal, moi, j’ai deux enfants. J’ai ressenti toute la douleur du père quand je l’ai pris dans mes bras. C’est un enfant de 2 mois, il n’a rien demandé. Les assistants sociaux auraient dû donner les informations, même si c’est confidentiel. Il n’y a pas besoin d’aller en profondeur mais, si on avait su, il y aurait eu plus de contrôle.
Un lourd passé
Interrogé, le papa du bébé concède n’avoir rien vu venir.
La seule chose que j’ai vue qui était vraiment bizarre, c’est ce mercredi quand elle m’a dit : « si tu viens, c’est juste pour voir bébé mais tu ne peux pas rester dormir ». Ce n’était pas dans ses habitudes. Je vis au Gros-Morne et elle habite Fonds Saint-Jacques. Quand je lui disais, d’habitude, que j’allais rentrer, elle commençait à babiller. Mais là, elle m’a dit, si tu viens, c’est juste pour le bébé.
L’enquête ouverte par la brigade de recherches de gendarmerie de la compagnie de La Trinité se poursuit. Les gendarmes poursuivent leurs auditions et l’analyse des éléments découverts sur la scène de crime.
La piste d’un infanticide suivie d’un suicide de la maman est une des pistes privilégiées mais, à ce stade, pas encore confirmée par le parquet.
Il y a 10 ans, cette mère de famille de 24 ans s’était fait connaître pour avoir tué sa fillette de 18 mois, retrouvée à Sable Blanc au Robert. Elle avait été hospitalisée d’office à la suite de ces faits.
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