Rodrigue Petitot placé en détention provisoire jusqu'à son procès en janvier

Par 05/12/2024 - 15:39 • Mis à jour le 06/12/2024 - 06:06

La cour d'appel de Fort-de-France a suivi les réquisitions du ministère public qui réclamait le placement en détention provisoire de Rodrigue Petitot dans l'affaire de l'intrusion à la résidence préfectorale. Le président du RPPRAC restera incarcéré à la prison de Ducos.

    Rodrigue Petitot placé en détention provisoire jusqu'à son procès en janvier
@Photo AFP

Rodrigue Petitot reste en prison dans le cadre de la procédure sur l’intrusion à la résidence préfectorale. Les magistrats de la cour d'appel ont fait droit à l'appel du parquet de Fort-de-France qui contestait sa remise en liberté sous contrôle judiciaire.

Le bâtonnier Georges-Emmanuel Germany a livré sa réaction à l'issue de la décision :

C'est une décision de justice qui est peut être commandée par des motifs politiques mais soit il y a un recours qui est efficace, soit il n'y en a pas. Si on fait un recours, il ne sera pas examiné avant le 21 janvier mais ça mériterait de le faire car nous ne sommes pas d'accord juridiquement ni avec la recevabilité ni avec le bien fondé le décision. il y a des impératifs politiques aujourd'hui. La France est en plein doute et en plein chamboulement mais ce qu'il y a de constant quelque soit les gouvernements, c'est le colonialisme et sa férocité

Il a assuré que la détermination de Rodrigue Petitot était intacte :

Mon client est plus que jamais déterminé. Ce qui l'abattrait c'est que le mouvement s'arrête mais au regard de la mobilisation d'aujourd'hui, ça va aller

Bataille juridique

L'audience qui a duré toute la matinée a été suspendue à 12 h 30. Le président du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes) a pu enlacer sa mère, dont c'est l'anniversaire ce jeudi. Cette dernière est venue de l'Hexagone pour apporter son soutien à son fils. 

Une étreinte qui a beaucoup ému le prévenu. Encadré par les policiers de l'escorte, le quadragénaire qui est toujours en détention provisoire a quitté la salle avec les yeux humides.

Auparavant, ses avocats avaient plaidé pour le maintien en l'état de son contrôle judiciaire. La défense de Rodrigue Petitot a attaqué le délai de la procédure d’appel du contrôle judiciaire.

Pour le bâtonnier Georges-Emmanuel Germany, le parquet avait 24 heures depuis la décision tombée le 15 novembre pour faire appel. Un appel enregistré 5 jours plus tard, soit le mardi 20 novembre.

L'avocate générale a eu une autre lecture, considérant que le parquet a 10 jours comme dans d'autres procédures.

Les débats ont néanmoins très vite basculé sur les réquisitions du parquet. Le ministère public contestait la remise en liberté de Rodrigue Petitot et réclamait son placement en détention provisoire jusqu'au procès prévu le 21 janvier prochain.

Posture politique

Après ses avocats et sans rentrer dans le fond de l'affaire - l'intrusion de membres du RPPRAC dans la résidence préfectorale - Rodrigue Petitot a réaffirmé qu'il n'était pas violent. Que son attitude relevait d'une posture politique dans son combat contre la vie chère.

La démission du gouvernement s’est aussi invitée dans les débats. Rodrigue Petitot et ses avocats ont évoqué les outrances des parlementaires qui relevaient d'une liberté d'expression dont le président du RPPRAC estime être privé. L'audience qui s'est déroulée en l'absence des autres membres dirigeants du l'association, sur décision du président de la juridiction.

Les arguments de la Défense qui n'ont pas résonné auprès des magistrats de la cour d'appel.

Pour rappel, ce lundi, Rodrigue Petitot a été condamné à 10 mois de prison aménageables par un bracelet électronique pour menaces et intimidations à l'encontre des élus de Martinique.
 


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