À la MFME, une lourde chirurgie pour soulager les patientes atteintes d'endométriose

Par 28/03/2025 - 12:31

Les patientes atteintes d'endométriose ont pour le moment peu de solutions pour soulager leurs douleurs. La chirurgie, lourde et envahissante, en fait partie mais les places sont limitées.

    À la MFME, une lourde chirurgie pour soulager les patientes atteintes d'endométriose

En cette journée mondiale de lutte contre l’endométriose, coup de projecteur sur cette maladie gynécologique encore trop souvent mal diagnostiquée. Et pourtant, près d’une femme sur dix est concernée en France.

À la MFME, tous les mercredis, une patiente est opérée. Nous avons assisté à l’une de ces interventions. L'opération dure près de 6 heures. 

Le Dr Ludivine Chevalier, chirurgienne viscérale et seule spécialiste à pratiquer ce type de chirurgie en Martinique. Grâce à la microchirurgie et à l’assistance robotisée, son objectif est clair : soulager les douleurs chroniques, préserver les organes, offrir une meilleure qualité de vie.

Le Dr Ludivine Chevalier, chirurgien viscérale, est coordinatrice de la filière Endométriose de Martinique.

Cette patiente souffre d'une endométriose pelvienne profonde, symptomatique et qui a sténosé l'urter. L'urter, c'est un conduit qui amène les urines depuis les reins jusqu'à la vessie et elle a une compression, donc les urines ne passent plus à droite. Du coup, il y a une répercussion sur son rein avec des douleurs et surtout un rein qui fonctionne de moins en moins bien. L'idée, c'est de l'opérer pour aller libérer cette urter et en même temps, enlever toutes les lésions d'endométriose qui sont responsables de ces douleurs et aussi d'une infertilité. Quand on va rentrer dans son ventre, au début, on ne reconnaît pas les organes. On ne sait pas qui est qui entre l'utérus, la trompe, l'ovaire et le rectum. Tout est symphysé en un seul bloc parce que les lésions provoquent une inflammation

"C'est tout ce que je demandais"

Une patiente a été opérée la semaine dernière après une longue attente. Une chance qu’elle n’attendait plus.

Franchement, c'est tout ce que je demandais, c'était ça. J'ai exaucé mes souhaits. Pas du tout stressée ce matin. Pour une fois, je n'étais pas stressée et j'attendais l'heure avec impatience. J'avais hâte qu'on vienne me chercher parce que j'avais besoin d'être délivrée de toute cette souffrance que j'accumule depuis plusieurs années. J'ai vraiment hâte de finir avec ça et que je puisse reprendre ma vie comme je l'ai menée avant, sans douleur. Là, depuis janvier, je ne travaille pas à cause de ça. C'est un calvaire. Depuis cinq ans maintenant, mais c'était supportable. Et puis, depuis peu de temps, là, comme j'étais livrée à moi-même, je n'avais pas de médecin, je n'avais pas de suivi, j'étais comme hospitalisée chez moi

Meilleure prise en compte des douleurs

Le Dr Ludivine Chevalier observe que la considération des douleurs menstruelles a évolué

Maintenant, c'est devenu un vrai combat, en tout cas en France et dans les pays développés. Et c'est vrai qu'on va facilement faire des éco-pelviennes et des les IRM pelviennes à ces femmes qui ont des douleurs. Et ce sont ces imageries qui nous permettent de mettre en évidence des lésions d'endométriose. Sauf que l'endométriose, on ne sait pas comment elle évolue, on ne sait pas à quel moment elle apparaît. Donc c'est vrai qu'il y a des femmes qui peuvent avoir des douleurs depuis toujours et on va les diagnostiquer que vers l'âge de 25 ans parce qu'avant, on n'a pas vu sur les examens. Alors peut-être parce que le radiologue n'était pas formé ou tout simplement parce qu'il n'y avait pas encore de lésion. Et elles peuvent avoir le diagnostic que plus tard.

Depuis 2022, l'endométriose est reconnue comme une grande cause nationale et un enjeu de santé publique. Ce samedi, un grand village santé consacré à l'endométriose sera installé au lycée Schoelcher.

 


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags