Meurtre d’un psychiatre au Gosier : émotion et inquiétude dans le secteur de la santé mentale en Martinique

Par 02/12/2025 - 13:48 • Mis à jour le 03/12/2025 - 06:57

Le meurtre d’un médecin psychiatre au CMP du Gosier, ce lundi (1er décembre), provoque une onde de choc en Martinique, où les syndicats alertent sur une psychiatrie en crise, minée par le manque de moyens et la montée des violences.

    Meurtre d’un psychiatre au Gosier : émotion et inquiétude dans le secteur de la santé mentale en Martinique
Photo d'archives

Le meurtre d’un médecin au CMP du Gosier, tué hier en Guadeloupe par un patient, crée une onde de choc jusqu’en Martinique.

Ce que les syndicats de Maurice Despinoy redoutaient s’est malheureusement produit.

Mobilisés en juillet en opération molokoy, ils dénonçaient déjà le manque de moyens de la psychiatrie, considéré comme le parent pauvre de la santé.

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Depuis, les Assises de la psychiatrie ont démarré dans l’île, mais les professionnels souhaitent une véritable prise en compte de la psychiatrie dans l’île.

« Manque de médecins psychiatres »

Très inquiet, Alfred Saban, secrétaire de la CDMT Colson, décrit une désertion des médecins, un manque de personnel non médical et des agressions quasi-quotidiennes dans les services et CMP de Martinique.

C'était déjà arrivé en Martinique. Une collègue a été tuée sur le site de Balata il y a quelques années. Et nos collègues à l'hôpital de Colson subissent des agressions tous les jours. Il n’y a pas longtemps, des collègues ont pris des coups dans leur service. Ça arrive très souvent. Il n'y a pas que dans les services d'hospitalisation qu’il y a de la violence. Dans les CMP, comme en, Guadeloupe, souvent il y a des agressions. Mais le problème criant, déjà, c'est le manque de médecins psychiatres en Martinique. C'est très préjudiciable pour la prise en charge de nos patients. On a du personnel qui parle de démissionner, de quitter la psychiatrie. On a des personnels qui travaillent dans de très mauvaises conditions. Malheureusement, ils sont victimes de beaucoup d'agressions, de violences par des patients, encore une fois, qui ne sont pas pris en charge assez tôt, qui n'ont pas de suivi psychiatrique parce qu'ils manquent des médecins et du personnel non-médical.

« On demande un plan Marshall »

Pas surpris par ce qui arrive, Alfred Saban décrit un découragement dans les services hospitaliers et au sein des CMP de Martinique.

On demande qu’un plan Mashall soit mis en place en Martinique, c'est-à-dire que l'ARS et la préfecture prennent à bras le corps la psychiatrie en Martinique. Il faut mettre un plan en route pour aider la psychiatrie. Il faut qu’elle arrête d'être le parent pauvre de la santé en Martinique. Les assises de la psychiatrie ont démarré, mais pour recruter des médecins, c’est très compliqué jusqu’à maintenant. Et on en a qui partent. On n'est même pas sûr qu'ils seront remplacés. On ne sait pas où on va pour l'instant. C'est très inquiétant. Ça commence en Guadeloupe et on pense que ce sera la même chose en Martinique aussi. Dans les quatre services où nous sommes passés, les collègues nous disent que ce qui est arrivé en Guadeloupe, de toute façon, ça va arriver en Martinique.

 


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