Un ancien naturopathe de Fort-de-France jugé pour atteintes et attouchements sexuels

Ce mercredi (22 octobre), Jean-Claude Aknine, un ancien naturopathe qui exerçait à Fort-de-France, est jugé en correctionnelle pour des faits d’« atteintes sexuelles avec violence, menace contrainte ou surprise, et attouchements sexuels aggravés ».

En liberté sous contrôle judiciaire dans l’Hexagone, il est jugé à distance, en visioconférence, ne pouvant pas voyager à cause de problèmes de santé.

Plainte en 2020

Les faits ont été dénoncés en 2020. Le 3 novembre, le commissariat de Fort-de-France avait été saisi du dépôt de plainte d’une femme pour des faits d’agressions sexuelles et de viols sur 10 victimes présumées entre 1989 et 2020.

Ce mercredi matin, cinq victimes étaient présentes et une était représentée par son avocate.

Un « soin énergétique »

Trois d’entre elles ont livré des témoignages particulièrement difficiles à la barre.

La première, stagiaire au cabinet du thérapeute en 2018, a raconté que deux jours avant la fin de son stage, il lui avait proposé un « soin énergétique », qu’elle avait accepté.

Ce soin, c’était un massage avec des huiles essentielles, mais pour cela elle devait être buste nu, en sous vêtement.

Très rapidement, elle dit s’être sentie mal à l’aise : « Il se collait à moi, me demandait de gémir. »

Il aurait également utilisé un objet vibrant pour l’agresser sexuellement.

Après cet évènement elle n’est pas retournée à son stage et n’en a jamais reparlé.

« Balance ton naturopathe »

Mais lors d’une soirée, plus d’un an après les faits, elle a discuté avec une amie, qui a elle aussi avait consulté ce thérapeute et affirmait avoir subi, elle aussi, des attouchements de sa part.

A la barre, cette amie a rapporté les mêmes faits, des attouchements lors d’un massage pour un soin énergétique.

Ces deux victimes ont créé ensemble le compte « balance ton naturopathe » sur Instagram, pour collecter d’autre témoignages.

Dénégations

Une troisième victime a témoigné à la barre. Elle s’est souvenue du mis en cause en entendant parler de ce compte. Il la suivait depuis l’âge de 8 ans.

Elle a expliqué avoir assisté à des gestes déplacés sur sa mère avant d’être elle-même agressée à l’adolescence. « Je me demandais si j’étais folle. »

Tout au long de l’audience ce matin, le mis en cause a nié toute intention sexuelle. « Je voulais soulager les gens », répétait-il.

Ce mercredi après-midi, les auditions des victimes se poursuivent.

A noter qu’il est reproché des faits plus graves, de viols, à Jean-Claude Aknine, pour lesquels il sera jugé ultérieurement devant la cour criminelle de Fort-de-France.