Intrusion sur la piste de l’aéroport Aimé Césaire : les sept prévenus relaxés
Sept prévenus accusés d’intrusion sur la piste de l’aéroport Aimé-Césaire en octobre 2024 ont été relaxés, ce lundi (17 novembre), par le tribunal correctionnel de Fort-de-France, les faits n’étant pas caractérisés. La procureure avait requis six mois de prison avec sursis.
Le procès des sept prévenus impliqués dans l’intrusion spectaculaire sur la piste de l’aéroport Aimé-Césaire, en octobre 2024, s’est ouvert ce lundi matin (17 novembre), au tribunal judiciaire de Fort-de-France.
Les faits s’étaient produits le 10 octobre 2024. Huit personnes, cinq femmes et trois hommes avaient été interpellées après avoir envahi le tarmac pour tenter de détourner un avion qui, selon eux, transportait un équipage de CRS.
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Bruno Pelage, dit Volkan, avait déjà été jugé et condamné quelques jours plus tard à sept mois de prison, sans mandat de dépôt, avec possibilité d’aménagement sous bracelet électronique.
La procédure contestée
Ce lundi, c’est au tour des sept autres mis en cause de comparaître. Ils ont choisi de garder le silence, lors d’une audience largement dominée par les débats autour d’une possible nullité de procédure.
Dès l’ouverture de l’audience, les avocats de la défense ont contesté la procédure. Ils estiment que le cadre de l’enquête en flagrance n’est pas justifié : pas de procès-verbal clair, pas d’indices matériels relevés. Ils pointent aussi de nombreuses zones d’ombre sur les interpellations : À quel endroit ? À quelle heure ? Avec quels effectifs ?
Autre point de tension : la garde à vue. Selon eux, les droits des prévenus n’auraient pas été respectés, notamment l’absence d’avis au magistrat ou aux avocats. L’un des conseils ajoute même que certains policiers engagés dans cette procédure n’auraient pas prêté serment.
Des arguments rejetés un à un par la procureure, qui assure que l’enquête a été menée « en bonne et due forme » et que les droits des sept prévenus ont été pleinement garantis.
Des pères et des mères de famille
Après ce débat sur les nullités, les prévenus, des pères et des mères de famille tous insérés professionnellement et au casier vierge, ont pris la parole, pour finalement garder le silence sur les faits.
L’un, professeur, confie toutefois vivre cette affaire comme un poids depuis un an, qui l’empêche de travailler sereinement.
Une autre, en contact quotidien avec des enfants, évoque les difficultés sociales liées à la vie chère.
Tous défendent la légitimité d’une action inscrite, selon eux, dans un mouvement de contestation sociale.
Six mois avec sursis requis
La procureure, elle, reste ferme. Selon elle, la flagrance est caractérisée. Les sept prévenus se sont bien introduits illégalement sur la piste de l’aéroport. Elle a requis 6 mois de prison avec sursis, ainsi que l’indemnisation de la SAMAC, dont les sommes et intérêts s’élèveraient à un montant de 53 915 euros.
Après en avoir délibéré, le tribunal a rendu sa décision.
Les sept prévenus ont tous été relaxés, car selon le président les faits ne sont pas caractérisés.
Au vu de la relaxe, le tribunal déboute l’ensemble des demandes de la SAMAC.
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