Affaire « Soussou JJ Privilège » : des victimes avaient misé toutes leurs économies
Huit prévenus comparaissent depuis ce matin (mardi 29 octobre) devant près de 500 parties civiles. Le procès de l’arnaque du « Soussou JJ Privilège » s’est ouvert à Fort-de-France. Deux salles d’audience ont été mises à disposition pour accueillir les victimes de ce système pyramidal, qui avait suscité un réel engouement.
En avril dernier, lors de l’audience de fixation du procès, un peu plus de 400 victimes du « Soussou JJ Privilège » avaient été recensées ». Ce matin, à l’appel, la justice recense 490 noms. Certaines personnes se sont constituées parties civiles le matin même.
Pour l’occasion de cette audience un peu hors normes, deux salles ont été mises à disposition. Les juges du tribunal judiciaire de Fort-de-France font l’appel des victimes.
Elles ont toutes un point commun : celui d’avoir accepté de verser une somme plus ou moins conséquente, selon les cas, en espérant la voir multipliée après avoir attiré d’autres adhérents à ce système pyramidal. Le problème, c’est que plusieurs centaines de membres du « Soussou JJ Privilège » n’ont jamais perçu les dividendes attendus.
Certaines victimes se disputent et reprochent à d’autres de les avoir entraînées dans ce système et de ne pas être poursuivies.
Huit prévenus jugés
Face aux quelque 500 victimes recensées, huit prévenus comparaissent, dont Jean-José Rome, considéré comme le cerveau du système. Ils sont tous présents au procès.
Maître Georges-Emmanuel Germany, avocat de Jean-José Rome et de deux de ses co-accusés, aurait souhaité un report. Il dénonce l’impréparation d’un procès d’une telle envergure.
À la barre, les victimes témoignent à tour de rôle. Beaucoup d’entre elles ont sacrifié leurs économies en espérant un retour sur investissement ou, simplement, réussir à boucler un projet de vie.
Des économies d'une vie
Une ressortissante « étrangère » s’exprime avec difficulté et explique avoir un préjudice de 7000 euros. Elle a également convaincu sa famille aux États-Unis de miser. Elle a clôturer les livrets A de ses enfants pour constituer sa participation.
Une dame indique avoir mis l’argent qu’elle avait épargné pour réparer sa maison. Elle espérait obtenir plus pour poursuivre la rénovation.
Un autre a misé et se retrouve désormais en interdit bancaire.
10 000 euros collectés par jour au début
Après la suspension décidée jusqu'à 15h30, le tribunal entend un des salariés qui avait misé et touché de l'argent. Il était chargé également d'aller récupérer les mises des membres.
Devant les juges, il assure qu'il ne voyait pas le mal qu'il faisait. Selon ses dires, il avait accepté cette mission car il était sur le point d'être licencié dans le restaurant de Jean-José Rome. C'est pourquoi il avait occupé le poste d accueil du bureau du « Soussou JJ Privilège ».
Au tout début du système, 10 000 euros étaient collectés tous les jours par l'organisateur.
Un procès qui continue
Au vu du nombre de victimes, le procès pourrait se poursuivre jusqu’à demain (mercredi 30 octobre). L’audition des victimes continue ce mardi après-midi.
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