30 années de réclusion criminelle pour avoir brûlé mortellement sa compagne

Jusqu’au bout du procès, l’accusé est resté fidèle à sa ligne de conduite. Pour lui, la mort d’Aurélia Biron, sa compagne, en novembre 2019, c’est un « accident ». Les jurés en ont décidé autrement. Ils ont plutôt suivi notamment les conclusions des experts, estimant, de leur côté, que l'acte de Johan Cupit était intentionnel.

« Je vous ai déjà tout dit. Mes avocats m’ont bien défendu. Je n’ai rien à rajouter ! », pourtant conclu l'accusé, à l’issue des débats. Durant toute l’audience, les témoignages ont évoqué un contexte de violences conjugales, une jeune femme « séquestrée », « sous emprise ». Johan Cupit avait déjà été condamné en 2017 pour ce type de faits.

« Si je devais donner une gifle, je ne donnais jamais sans raison », s’est-il maladroitement défendu, à son procès.

« Un crime crapuleux »

Ce jeudi, au moment des plaidoiries, les parties civiles « évoquent non pas un crime passionnel mais bien un crime crapuleux ». L’avocate générale embraye le pas. Elle base sur réquisitoire sur l’emprise de l’accusé sur sa compagne.

À la manière d’une secte, indique-t-elle, il dictait à la victime ce qu elle devait faire, où aller et qui fréquenter. Pour la procureure générale, Aurélie Biron était « dans un état de sidération, dans un déni qui l’empêchait de réagir ». Malgré les nombreux précédents de violences, Aurélia n’a pas su se défaire de cette relation, assure la magistrate.

Point par point, elle relève ensuite les incohérences dans la version de l’accusé et réfute la thèse de l’accident.

30 ans de réclusion criminelle requis 

Selon elle, il a affiné « une version enrichie » lors de ses diverses auditions.

Elle requiert 30 ans de réclusion criminelle, un suivi socio-judiciaire de 5 ans, une injonction de soins.

Amené à plaider à son tour, l’avocat de Défense tente de décricoter le réquisitoire du ministère public, pour appuyer la version son client.

Après les derniers mots de Johan Cupit, les jurés se retirent pour rendre leur verdict. Dans la salle des pas perdus, l’ambiance se tend entre parties civiles et proches de l’accusé. La police intervient.

Finalement, après un peu moins de 3 heures de délibéré, Johan Cupit écope de 30 années de réclusion criminelle, d'un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans, avec l'obligation de travailler ou de suivre une formation, l'obligation d'indemniser les dommages causés et l'interdiction de porter une arme pendant 15 ans.

Une partie des parties civiles, les sœurs d Aurélia Biron, laissent éclater leurs larmes.