Réforme du permis de conduire : «il n’y a que des échecs »

Par 09/05/2016 - 14:46 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:21

Depuis le 2 mai 2016, l’épreuve du code de la route a été modifiée par la réforme nationale. Conséquence, le taux de réussite à l’examen théorique a chuté considérablement en France hexagonale, et en Martinique. Les professionnels trouvent la réforme « brutale » et demandent du temps et des supports appropriés.

    Réforme du permis de conduire : «il n’y a que des échecs »
De nouvelles questions sont intégrées dans l’examen théorique du permis de conduire depuis lundi, 2 mai 2016. Pendant cette semaine, le taux d’échecs en France a atteint 80% tandis que ¾ des candidats réussissaient leur examen habituellement.

En Martinique, seulement 7% des candidats qui ont passé leur examen de code après les changements ont réussi.

Les professionnels des auto-écoles constatent que les nouvelles questions fournies par les autorités ne sont pas claires et ont été livrées dans des délais trop courts. Les élèves ont dû réapprendre en une semaine.

« Les questions n’étaient pas du tout en rapport avec ce qu’ils ont appris parce qu’il y en a beaucoup (des élèves) qui étaient en formation déjà. Alors il a fallu couper la formation et rentrer subitement dans la nouvelle réforme. La réforme a été brutale, on va dire, on a jamais eu autant d’échecs », selon Régine Real, la secrétaire de l’auto-école Performances à Fort-de-France.

De plus, les professionnels en Martinique n’ont pas eu de supports nécessaires pour former les élèves d’après les nouvelles formules.

Selon Grégoire Galot, le président du syndicat de l’Union Martiniquaise des Indépendants de la Conduite Automobile et de la Sécurité Routière (UMICA.SR), les prochains examens ont dû être annulés et reportés pour donner du temps aux inspecteurs et aux élèves.

« Ceux qui nous fournissent les questions de l’examen de code ne nous ont pas encore donné les moyens de pouvoir former nos jeunes aux milles nouvelles questions de l’examen de code. Si on veut qu’il y ait plus de réussites à l’examen, on doit aussi donner les moyens aux élèves et ce n’a pas été le cas en Martinique ».

Veranika Chyhir et Yvonne Guilon