Infanticide présumé à Sainte-Marie : une mère au lourd passé

Dans le quartier, c’est la consternation. Mais, plus globalement dans l’ensemble de la commune de Sainte-Marie, comme l’a confié Bruno-Nestor Azérot, ce lundi matin.

Hier soir, les pompiers et les gendarmes ont été appelés après la découverte des corps sans vie d’une maman âgée de 34 ans et de son bébé de deux mois, dans des circonstances violentes.

Au lendemain des faits, les habitants sont toujours choqués, à l’instar de Josette, la propriétaire de la maison où s’est joué le drame.

Elle louait depuis quatre mois et puis elle a eu un bébé. Jeudi, elle était chez moi, elle parlait avec moi, je l’ai conseillée. Depuis vendredi, je n'étais pas à la maison. Mais hier, je vois le papa de l'enfant qui m'appelle depuis 6 heures du matin et il essaie de joindre la fille mais sans y arriver. Il me demande ce qu'il doit faire, s’il doit appelle la police ?

La maison fermée de l'intérieur

La propriétaire tente alors de joindre sa locataire mais sans plus de réponses. Avec le papa de l’enfant, elle décide finalement d’aller voir ce qui se passe. La porte était fermée à clé de l’intérieur.

J’ai dit « elle est là ». Au travers de la porte, il y a des vitres, on voit des trucs de bébé, des chaussures, un biberon. Il y a de la lumière dans la salle de bain mais la porte est fermée à clé. Le père me dit : « ah je suis sûr qu’elle a tué mon enfant ». J’ai dit : « stop, on appelle la police »

Les pompiers et les gendarmes sont dépêchés sur place dimanche soir et découvrent les deux cadavres à l’intérieur de la maison, tués dans des conditions violentes.

Les gendarmes sont arrivés tout de suite, les pompiers ont essayé de sauver le bébé mais elle avait déjà tout fait...

Selon nos éléments, pas encore confirmés par le parquet, l’enquête s’orienterait vers un infanticide suivi d’un suicide, même si de nombreuses investigations restent encore à mener pour confirmer cette piste

Pour Josette, à la santé fragile tout comme son mari, ce drame à deux pas de chez elle, est un véritable choc

Jusqu'à maintenant, je me dis pourquoi elle a fait ça chez moi. Je lui parlais beaucoup mais je ne savais pas son passé. Il y a 10 ans, elle avait déjà tué un enfant ».

Un infanticide il y a 10 ans

D’après nos informations, la jeune mère de famille était, en effet, déjà connue pour un infanticide commis en mai 2014 sur sa fillette de 18 mois, découverte sans vie à Sable Blanc au Robert.

Hospitalisée d'office en milieu psychiatrique à Mangot-Vulcin, la maman avait, à l’époque des faits, expliqué avoir entendu une voix et voulu remettre l’enfant à Dieu.

La propriétaire de la maison qu’elle louait est tombée de haut en découvrant ce lourd passé.

Je voyais les gens qui venaient chez elle, une assistance sociale, je lui ai même demandé si l'enfant a un problème après son sa naissance ? Elle m'a dit non, le bébé va bien. Les gens viennent nous voir et tout ça. C’est dommage, les gens n’ont pas été honnêtes. Ils auraient pu me dire qu’elle avait déjà fait ça, me donner un numéro au cas où elle ait un souci. Mais personne ne m’a rien dit. Là, on me dit que c’était confidentiel, mais c’était chez moi ».

Les lieux ont été passés au peigne fin par l’identification criminelle.

L’enquête se poursuit auprès de l’entourage des victimes pour bien comprendre ce qui s’est passé, dimanche soir, dans cette maison du quartier Pain de Sucre.