Dragueuse en action au port du Marigot : un espoir pour les pêcheurs bloqués par les sargasses

Par 09/07/2025 - 05:00 • Mis à jour le 09/07/2025 - 07:12

Après plusieurs semaines de paralysie, le port de pêche du Marigot commence à retrouver un peu d’espoir. Une dragueuse amphibie est entrée en action hier (8 juillet) pour dégager les boues de sargasses accumulées, alors que les professionnels de la mer sont toujours à l’arrêt depuis fin mai.

    Dragueuse en action au port du Marigot : un espoir pour les pêcheurs bloqués par les sargasses
Port du Marigot @Mildrey Mergirie-Adèle

Depuis la fin du mois de mai, huit marins-pêcheurs du Marigot sont dans l’impossibilité de sortir en mer. La cause : une invasion massive de sargasses, d’une ampleur inédite depuis les premiers échouements en 2011, a totalement envahi le port.

Vincent Mormin, l’un des pêcheurs concernés, a décrit une situation insoutenable :

Ça fait plus de deux mois, on n’a pas été en mer. On ne peut pas sortir à cause de l’épaisseur des sargasses. Le moteur ne peut pas respirer, l’eau ne passe plus au niveau de la pompe. Ça bloque la pompe et ça fait chauffer le moteur.

 

Face à l’impuissance des marins, c’est désormais aux autorités de prendre le relais, estime-t-il :

C’est l’État qui décide maintenant. On en subit. Là, on constate qu’ils sont en train de faire des efforts. Le maire, il fait le maximum pour nous, mais tout ne dépend pas de lui. En fait, c’est l’État, c’est le préfet qui doit réagir.

Une réponse attendue 

C’est à l’issue d’une réunion de crise en sous-préfecture, le 25 juin dernier, que municipalité et services de l’Etat ont pu s’entendre pour initier une action sur place, via le recours à un prestataire privé.

Le maire du Marigot, Joseph Péraste, suit de près la situation :

Les embarcations sont entourées, bloquées par les sargasses. Il a fallu que j’intervienne très rapidement pour leur permettre au moins de pouvoir gagner leur pain. Nous avons trouvé une machine. C’est la seule qui existe dans la Caraïbe. On l’appelle Zandoli, dont le propriétaire est monsieur Trébeau.

Aux côtés de cette dragueuse amphibie multifonctions, d’autres moyens municipaux sont également mobilisés, notamment une pelleteuse capable de ramasser les algues échouées sur les berges de la baie.

La Water Master à l’œuvre

Sur le terrain, c’est Arthur Trébeau, gérant de TTMS CRL, qui supervise les opérations. Sa machine, la Water Master, est en activité depuis hier matin (8 juillet). Une intervention complexe et technique, comme il l’explique :

On nous a demandé de retirer la sargasse, mais on ne peut pas aller à plus de deux mètres de fond, puisqu’on n’a pas l’autorisation pour l’instant de retirer les sédiments. On ne traite que la boue de sargasse.

Il précise :

Il y a une machine et une pompe qui fait du 900 mètres cubes. Ça fait 80 % d’eau et 20 % de sédiments, 20 % de boue. On a dessus une piste pour voir à quelle hauteur d’eau on est. Ça aspire l’eau et la boue de manière hydraulique. Cette boue est ensuite dirigée vers un site de décantation, sur un sol de bassin qu’on va récupérer plus tard.

Les opérations devraient durer une dizaine de jours.

L’objectif est double : permettre aux marins-pêcheurs de reprendre leur activité et soulager les habitants du Marigot, incommodés par les odeurs nauséabondes liées à la décomposition des algues.

Un chantier difficile, mais porteur d’espoir pour une communauté littéralement asphyxiée depuis des semaines.


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