Saint-Joseph rend hommage à Lisette Malidor, ex-meneuse de revue et comédienne

Par 16/02/2025 - 13:14 • Mis à jour le 19/02/2025 - 11:22

L’ex-meneuse de revue et comédienne Lisette Malidor a été mise à l’honneur par la ville de Saint-Joseph, où elle est née. Vendredi, le film documentaire consacré à son parcours exceptionnel, « Lisette Malidor, une artiste universelle », a été projeté au centre culturel Marcé, dont l'auditorium porte désormais son nom.

    Saint-Joseph rend hommage à Lisette Malidor, ex-meneuse de revue et comédienne

Depuis jeudi dernier (13 février), la ville de Saint-Joseph rend hommage à Lisette Malidor, née dans la commune en 1944.

L’auditorium du Centre culturel Marcé porte désormais son nom.

Une exposition met en lumière les tenues de scène iconiques de Lisette Malidor, symboles de son parcours exceptionnel en tant que meneuse de revue, chanteuse et comédienne.

Un film documentaire

Par ailleurs, le film documentaire de 52 minutes « Lisette Malidor, une artiste universelle » produit par Barcha Bauer a été projeté au centre culturel Marcé, vendredi (14 février).

Ce film est une carte blanche offerte à Lisette Malidor, qui retrace son parcours exceptionnel.

La jeune Lisette Malidor a quitté Saint-Joseph à l’âge de 14 ans pour se forger un avenir dans l’Hexagone.

D’abord fille au pair chez un notaire à Pontoise, elle a rejoint son oncle à Paris, où elle vivait de petits boulots.

C’est dans le salon de coiffure où elle travaillait que sa vie a basculé quand un client lui a proposé de vendre des programmes au Casino de Paris.

La journée, Lisette Malidor travaillait au salon de coiffure et le soir, elle allait vendre des programmes.

Repérée par Roland Petit

C’est à ce moment-là qu’elle est repérée par Roland Petit qui l’a auditionné pour devenir danseuse :

J’étais grande, j’étais jeune et je pense que j’étais très jolie aussi. Il a voulu me voir sur scène et c’est là que les choses ont commencé. A ce moment-là, ça m’a beaucoup amusé, c’était comme un jeu. C’est quand j’ai mis les pieds sur la scène du Casino de Paris que j’ai pris conscience que ça demandait une rigueur. J’ai appris cette rigueur avec les gens du métier, tels que Roland Petit et Zizi Jeanmaire et toute la troupe. Tous les danseurs venaient de l’Opéra de Paris. Ils étaient formés pour ça., mais pas moi. Je devais apprendre. Et c’était très dur. J’ai dû apprendre très vite en prenant des cours de danse, de jazz, de classique aussi.

La carrière de Lisette Malidor était lancée. Au Casino de Paris, elle côtoie les plus grands :

Quand je suis arrivée au Casino de Paris, j’ai connu les plus grands, comme Yves Saint-Laurent, qui faisait les costumes pour le spectacle. Gainsbourg qui faisait la musique. Il y a de très très grands qui ont travaillé pour cette revue. Roland Petit, il avait le talent de trouver des gens qui ont du talent. 

Sa rencontre avec Joséphine Baker

Lisette Malidor a également rencontré Joséphine Baker, à qui on l’a souvent comparée :

C’était lors d’un gala de l’union des artistes, au Cirque d’hiver. C’était une époque où les grands artistes faisaient des numéros pour récolter de l’argent pour les artistes. Il y avait Alain Delon, Marlene Dietrich… Et Joséphine Baker, qui faisait un numéro de trapèze avec des poneys. C’était la première fois que je la rencontrais. Je suis allée la voir dans sa loge pour lui dire bonjour et lui faire mes excuses. C’était une époque où on parlait de moi comme étant la nouvelle Joséphine Baker. Elle avait été charmante. Et après elle m’avait écrit une longue lettre.

Meneuse de revue et comédienne

A force de travail, Lisette Malidor est devenue meneuse de revue au Casino de Paris en remplacement de Zizi Jeanmaire.

Du casino de Paris au Moulin rouge en passant par les Folies Bergères, elle a été une véritable icône de la danse et de la chanson de revue.

Lisette Malidor a également fait carrière en tant que comédienne. Au théâtre, mais également au cinéma, notamment dans Ronde de Nuit, réalisé par Jean-Claude Missiaen avec Gérard Lanvin et Eddy Mitchell.

Elle a ouvert la voie aux artistes noirs venant notamment des Antilles, un rôle qu’elle assume avec humilité :

Il y avait beaucoup moins de noirs à l’époque où j’ai commencé. Maintenant, ce n’est pas toujours facile, mais il y a des ouvertures. Les artistes peuvent revendiquer leur existence dans ce métier. Les portes s’ouvrent. On voit de plus en plus de noirs, peut-être pas suffisamment, mais ça vient. Il faut essayer d’aller vers ses rêves et de trouver son chemin. Il est important de rencontrer les bonnes personnes qui vous donnent des bons rôles. Et puis, il faut avoir confiance. Ce n’est pas facile.

À ECOUTER Entretien complet avec Lisette Malidor, qui est revenue sur son parcours et sa carrière


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