[EN IMAGES] Le mémorial Chimen viré de Rivière-Pilote, un lyannaj entre le Sénégal et la Martinique
À Rivière-Pilote, l’Écomusée de Martinique s’enrichit d’un nouvel espace mémoriel : Chimen viré. Inaugurée ce samedi (30 août), l’œuvre rend hommage à la mémoire partagée des peuples caribéens et sénégalais.
L’écomusée de Martinique, à Rivière-Pilote, accueille désormais le mémorial Chimen viré.
Inaugurée ce samedi (30 août), en présence du président de l’association Matinik Sunugal, du maire de la commune et du président exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, l'œuvre rend hommage à la mémoire partagée des peuples caribéen et sénégalais.
Embarcations traditionnelles
Cinq embarcations traditionnelles des deux territoires y sont représentées : le kanawa, la pirogue sénégalaise, le gommier, l’aviron et la yole ronde, symboles de traversée et de voyage.
Et, sur chacune, les visages de figures emblématiques de la pensée, de la culture et de la lutte : Maryse Condé, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor ou encore Paulette Nardal.
« Un patrimoine à sauvegarder »
Pour Thierry Létan, anthropologue et directeur de l’écomusée de Martinique, cet espace est un lieu d’histoire pour les générations futures.
Ces types d'embarcations sont là depuis au moins 4 ou 5 000 ans. Il n'y aurait jamais eu de Martiniquais sans cela, puisqu'on est sur une île. Comment on fait pour arriver ici, sans avion et sans parachute ? Donc c'est une très vieille histoire associée à une mémoire, à une résilience, à une résistance. Les Martiniquais deviennent de plus en plus friands de ce qui leur appartient, ça qui est an nou. Ils se rendent de plus en plus compte qu'il faut sauvegarder tout ce patrimoine matériel et immatériel, cette histoire et tous les objets et les supports qui lui sont associés. C’est le rôle du musée.
« Plus rien ne peut nous séparer »
Pour Aliou Cissé, comédien sénégalais, la conception de cet espace renforce les liens entre le Sénégal et la Martinique.
Maintenant, plus rien ne peut nous séparer. Il n'y a que la mer qui nous sépare, mais c'est juste un plan d'eau entre les deux pays. Mais sinon, historiquement et maintenant culturellement, nous sommes très proches. Nous avons franchi la mer nous les Sénégalais. Nous avons retrouvé ici la descendance et nous sommes très heureux d'être là. Eux aussi, je pense, ils sont très heureux de nous accueillir. Le passé ne s'oublie pas. Le corps a une mémoire, le cœur a une mémoire, l'âme a une mémoire. Les anciens, qui transmettent la culture de génération en génération, ont aussi bien transmis l'essentiel. Mais la vie moderne veut que nous tous, nous mettions à bas cette situation trouble pour penser à demain et nous dire que demain sera un autre jour. Demain, c'est l'avenir pour les nouvelles populations et pour la jeunesse.
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