Une formation pointue pour améliorer la gestion de crises majeures des services de secours

Les stagiaires de la formation sont plongés dans un programme intensif. À l’issue de leurs efforts, ils seront des cadres opérationnels capables de piloter des dispositifs de gestion de crises majeures, qu’elles soient naturelles, technologiques ou sociales.

Les séances sont assurées par des cadres venus de l’Hexagone, mandatés par l’École Nationale Supérieure des Officiers Sapeurs-Pompiers (ENSOSP). Pour l’Inspecteur Contrôleur Général Patrick Bautheac, qui dirige la session, ce choix de délocalisation répond à un besoin concret du territoire.

Ce type de formation se fait en métropole. Nous avons au sein de l’École un plateau technique et des formateurs. Mais compte tenu du nombre de stagiaires à former, l’État-Major Interministériel de zone Antilles a souhaité que l’on délocalise la formation sur place. Cela permet de rassembler beaucoup plus de stagiaires et de former une trentaine de cadres en deux semaines.

Théorie et mise en situation

Le programme mêle apports théoriques et nombreux exercices pratiques. Les stagiaires sont entraînés à gérer des situations variées en inter-services, à coordonner des réseaux et à animer des salles de crise. Patrick Bautheac détaille l’approche pédagogique.

Il s’agit d’apprendre le cadre général de la gestion de crise en inter-service, puis de réaliser des exercices pratiques, comme celui prévu ce matin, pour former les cadres à l’animation de réseaux et de salles de crise. L’objet de cette formation, c’est de donner une boîte à outils qui permettra au cadre de s’adapter à une situation de crise, quelle que soit son origine.

Former des spécialistes et des généralistes

Parmi les trois cadres sapeurs-pompiers guadeloupéens présents, la Commandante Élodie Gustave-Darly souligne l’importance de cette formation dans le contexte actuel, marqué par une multiplication des crises :

Il était important et nécessaire que les cadres sapeurs-pompiers de la Guadeloupe soient formés à la gestion de crise. Aujourd’hui, les crises sont de toute nature : climatiques, naturelles, mais aussi sociétales.

Elle insiste sur l’évolution du métier, qui demande une expertise plus large.

On doit être des généralistes et spécialistes en même temps de la crise, quelle que soit son ampleur. Le métier nécessite un champ de compétences large et varié. Tout est mis en place pour être le plus efficace possible sur le terrain, afin d’apporter la réponse opérationnelle la plus adaptée.

Avec cette formation, les Antilles et la Guyane renforcent leur capacité à anticiper, coordonner et gérer les crises complexes auxquels sont exposés les territoires. En rassemblant sur place les acteurs clés de la sécurité civile et de l’État, l’État-Major Interministériel de zone Antilles affirme son ambition : construire une véritable culture de gestion de crise, partagée et maîtrisée.