Gaby Clavier : "La situation actuelle de l'hôpital est pire qu'après l'incendie"

Après plus d'un mois de mobilisation, alors que les échanges et les discussions avec la direction se succèdent, aucune sortie de crise ne se dessine dans le conflit du CHU. Les revendications des agents en grève portent sur l'amélioration des conditions de travail des agents brancardiers et de la buanderie, ainsi que sur le rétablissement du professeur Larifla, écarté en septembre dernier, à la tête du service cardiologie. 

En effet, les services de cardiologie et de neurologie ont été mutualisés et sont dirigés par un docteur, qui, selon l'UTS-UGTG, n'a aucune compétence en cardiologie.

Gaby Clavier, secrétaire général de l'UTS-UGTG, estime que l'impasse actuelle est due au manque de leadership de la direction générale adjointe.

En l'absence du directeur général (Éric Guyader), tout le monde fait son show. La direction qui assure l'intérim n'a pu fournir aucune réponse à nos revendications, ni technique, ni administrative, ni médicale. En réalité, c'est tout l'hôpital qui est bloqué, complètement bloqué

Par ailleurs, les instances de médiation externe n'ont pas permis de trouver une solution ou alors n'ont pas répondu à l'appel du syndicat.

Pour assurer la continuité des soins des Guadeloupéens, nous avons demandé aux instances de prendre le relais de la direction. Nous avons écrit au président du conseil de surveillance, Guy Losbar, qui a botté en touche et à l'ARS qui n'a donné aucune réponse claire.

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Des enjeux supérieurs

En réalité, l'inquiétude du syndicat dépasse le conflit en cours. En réalité, il doute sérieusement de la capacité de l'équipe actuelle à réussir le transfert du CHU de Pointe-à-Pitre vers la nouvelle structure de Perrin. 

Vous avez, à Perrin, une structure à plus 500 millions d'euros, et personne ne sait si demain nous serons en mesure de transférer correctement les services de manière à offrir à la population les conditions de soin qu'elle mérite. Or, il est hors de question d'importer là-bas les dysfonctionnements actuels. Ce qui arrive aujourd’hui est pire que le feu qu’on a subi car désormais, il n’y a aucune compétence technique.

Et de préciser que cette ambiance générale a mené au départ d'un certain nombre de personnel qualifiés qui subissent des pressions internes mais qui refusent malgré tout de mettre en jeu leurs diplômes et leur réputation "pour camoufler la médiocrité de l'actuelle direction".

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Aucun compromis

Alors qu'une nouvelle session de négociation s'annonce, l'UTS-UGTG annonce déjà qu'il n'acceptera aucun compromis en raison de leur importance pour les soins prodigués à la population. Il réclame donc, en priorité, le rétablissement du Dr Larifla à la tête du service cardiologie et l'annulation de la mutualisation des services de cardiologie et de neurologie. Par ailleurs, il veut des réponses claires sur l'amélioration des conditions de travail des collègues de la buanderie et de la brancarderie.

Gaby Clavier rappelle que le projet de service porté par le Dr Larifla serait plus conforme aux besoins de la population locale et pourrait garantir une meilleure organisation des soins.

La santé n’est pas négociable. Le blocage actuel a pour principal objectif de défendre un service public hospitalier accessible et digne. Les agents ne se battent pas pour leur carrière et l’avancement personnel, mais pour recevoir correctement les malades guadeloupéens.

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