Kathron Fortune accusé d’un double assassinat, un procès sous haute sécurité à Basse-Terre
C’est un procès sous haute sécurité qui s’est ouvert ce lundi (22 septembre), aux assises de Basse-Terre. L’accusé, qui doit répondre d’un double un double assassinat, est considéré comme un détenu particulièrement dangereux. Un dispositif spécial de sécurité a été mis en place.
Le premier des deux procès impliquant Kathron Fortune, alias « Cuchi », s'est ouvert ce lundi matin (22 septembre), devant la cour d'assises de Basse-Terre.
Le Grenadien de 47 ans est poursuivi pour un double assassinat survenu respectivement fin 2005 et début 2006 sur l'île de Saint-Martin.
Les corps des deux hommes, originaires de l’île, Jomo Maynard et Gilbert Hyman, n'ont jamais été retrouvés,
Considéré comme un détenu particulièrement dangereux, un dispositif spécial de sécurité a été affecté pour garantir l'ordre public.
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Escorte spécialisée
A procès exceptionnel, sécurité exceptionnelle.
Depuis ce lundi matin, tous les accès et les couloirs du palais de justice de Basse-Terre sont gardés par des policiers.
Une vingtaine de fonctionnaires du commissariat du chef-lieu et de la compagnie départementale d'intervention (CDI) de Point-à-Pitre se relaient aux abords du bâtiment et à l'intérieur de la salle d'audience.
L’accusé, Kathron Fortune, est gardé par une escorte spécialisée d'une dizaine de gendarmes venus de l'Hexagone. Ils font partie du peloton d'intervention de la Garde républicaine.
L'homme est assis à l'intérieur de la cage en verre réservée aux accusés sous haute protection.
Policiers, RAID, Garde républicaine…
Eric Maurel, le procureur général près la Cour d'appel de Basse-Terre, est revenu plus en détails sur le dispositif de sécurité mis en place.
Le profil de l'accusé, son environnement aussi, font que nous avons souhaité, avec le premier président, avoir un dispositif très sécurisé puisque depuis son arrivée sur le territoire de la Guadeloupe, il a été successivement pris en charge par le RAID. Et puis, au quotidien, ce sont des escortes d'un peloton spécialisé de la Garde républicaine qui assurent le transfèrement vers le palais de justice et sa garde tout au long de la journée. Sur le site judiciaire, les policiers sont aussi présents. Je ne peux que me féliciter du déploiement de police municipale que le maire de Basse-Terre a bien voulu mettre en place. Ça a été extrêmement apprécié en termes de sécurisation extérieure et de fluidité de la circulation. Et puis, la police nationale participe aussi à ce dispositif, avec une équipe de neuf policiers permanents sur le site pour assurer notre sécurité, celle des jurés, des témoins, des familles. Bref, on essaie de faire en sorte qu'aucun incident venant de l'extérieur ou provoqué à l'intérieur ne puisse perturber le cours du procès.
Près de 100 000 euros
Ce dispositif de sécurité exceptionnel a un coût, estimé par Eric Maurel, à près de 100 000 euros.
On ne doit pas être très loin quand même de 100 000 euros, puisqu’il y a le voyage en avion de M. Fortune avec une escorte renforcée des Pays-Bas jusqu'à Paris, puis le voyage en escorte renforcée de Paris à Pointe-à-Pitre. Et puis il y aura bien entendu le vol retour. Il y a le déploiement de toutes ces forces de sécurité qui coûte cher.
Un public clairsemé
Malgré ce procès hors norme, le public était clairsemé dans la salle d’audience, ce lundi matin.
En dehors des parties et des médias, seuls quelques proches sont présents pour assister aux débats.
Il faut dire que les faits sont anciens. Et ils se sont déroulés à Saint-Martin.
Maître Pierre-Yves Chicot défend les intérêts de la petite amie de l'une des deux victimes, qui s’est constituée partie civile.
Le profil de celui qui est dans le box des accusés est très particulier. Sauf erreur de ma part, de toute l'histoire de la justice de la Guadeloupe, c’est la première fois qu'on a un cas comme celui-là. Quelqu'un qui vient d'un pays étranger, qui est déjà condamné dans un autre pays et qui doit reprendre de ses crimes devant la justice française. Ma cliente est particulièrement touchée par tout ce qui s'est passé et aborde ce procès avec une forme de pusillanimité. Elle ne sera pas forcément présente pour ne pas revivre les événements.
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