[ DOSSIER SARGASSES ] Possible coopération de la Guadeloupe et de Grenade dans la valorisation des sargasses

Par 11/09/2025 - 08:28 • Mis à jour le 11/09/2025 - 18:30

La valorisation des sargasses est un dossier complexe. Dans leur voyage au gré des courants marins, les algues absorbent une partie de la pollution marine. Elles sont donc chargées en métaux lourds, auxquels il faut ajouter, une fois près de nos côtes de la chlordécone. Toutefois, selon Sylvie Gustave Dit Duflo, il se pourrait bien qu'une voie de sortie existe.

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En 2025, sur les 32 communes de l'archipel, 18 ont été impactées par les échouements d'algues brunes. Plusieurs milliers de tonnes de matière qu'il faut ramasser, stocker et tenter de valoriser. Mais la chose n'est pas simple. Jusqu'à présent, les communes ont pris le parti de les épandre pour les faire sécher. Mais cette année, les limites de ce choix ont été atteintes. Il faut donc rapidement pivoter et en la matière, une solution se dessine via l'Union Européenne et la Caraïbe comme l'expose Sylvie Gustave dit Duflo, présidente de OFB et vice-présidente de la Région Guadeloupe en charge de l'environnement.

L'UE entre dans la 2e année du programme Gateway. Par ce dispositif, elle a identifié que la Grenade pouvait devenir une plateforme de centralisation entre les pays collecteurs et les entreprises internationales qui veulent les valoriser. Tout cela se met en place et la Région est attentive que ces algues valorisées soient vendues.

Toutefois, la problématique du traitement scientifique de dépollution de ces algues reste entier.

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Une reconnaissance internationale

Autre problématique, le dédommagement financier des conséquences de l'échouement massif de ces algues. Un sujet novateur car ces échouements n'ont aucun statut juridique. Lors de la conférence des Nations Unies sur l'océan, tenue en juin dernier à Nice, la Guadeloupe a été pro-active sur ce sujet. Elle veut s'appuyer sur le réseau diplomatique de la France dans les pays de la Caraïbe et de l'Amérique centrale pour devenir tête de file sur le sujet.

Nous allons mettre en place un plan d’action international, qui va fédérer des pays lourdement impactés (Amérique centrale). Nous voulons ouvrir une voie à l’international pour que les COP climat prennent enfin en compte les échouements et nous n’allons pas lâcher le morceau. Nous nous battons pour la reconnaissance du statut biologique et juridique de ces échouements, car nous devons être compensés de toute les pertes qu'ont causés ces échouements. Nous devons les reconnaitre comme une catastrophe, sanitaire, écologique.

Lors de leur décomposition, les sargasses libèrent plus de 30 gaz dont deux sont très toxiques pour la biodiversité et l'humain. Après une dizaine d'années d'échouements, les scientifiques ont déjà identifié des cimetières de biodiversité à l'endroit de certains échouements récurrents.

 


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