Usage des émojis : le pourquoi d’une fausse polémique Dadju

Par 09/05/2023 - 17:13 • Mis à jour le 10/05/2023 - 01:05

En utilisant un émoji « chèvre » ce week-end pour remercier les publics martiniquais et guadeloupéen, le chanteur Dadju a déclenché une mini-polémique sur les réseaux sociaux. Une incompréhension quant au sens de son message initial qui illustre aujourd’hui l’omniprésence des émojis sur les réseaux, la difficulté de bien les utiliser et de les interpréter.

    Usage des émojis : le pourquoi d’une fausse polémique Dadju

Après avoir fait face à une polémique en rapport à ses commentaires controversés sur le zouk et les Antillais, Dadju fait encore une fois parler de lui sur les réseaux sociaux, à cause de l’utilisation d’une chèvre dans un tweet et une story Instagram, pour remercier le public martiniquais et guadeloupéen présent en nombre à ses concerts du dimanche 7 et lundi 8 mai.

L’utilisation de l’émoji « chèvre » a suscité indignation et sentiment de mépris. En réalité, ce symbole n’est qu’une façon abrégée de dire « G.O.A.T » (Greatest of All Time : meilleur de tous les temps). Cet émoticône, déjà utilisé par l’artiste par le passé, prend son sens en traduisant le mot « goat » en français, qui signifie « chèvre ».

Quiproquo flagrant ou erreur de communication ? L’exemple récent de l’artiste franco-congolais démontre la place centrale des émojis dans le langage internet et met le doigt, par la même occasion, sur la vigilance à adopter quant à leur emploi.

Un impact non négligeable

L’essor d’internet et des réseaux sociaux a mené à la naissance d’une imagerie entière utilisée sur ces plateformes. Des expressions naissent sur les réseaux. À l’instar des mèmes (phénomènes repris et déclinés en masse sur internet) ou encore des émojis, tous ces éléments de communication restent propres à certains contextes. Ainsi, une fois employés à grande échelle, ils peuvent générer des incompréhensions, liées à un écart générationnel ou culturel.

Au-delà du sens littéral, les émojis ont un sens abstrait, qui trouve sa signification selon celui qui l’emploie et le contexte. Et cela pose parfois problème.

Brayann, « community manager », explique que sa relation avec les emojis dans son métier dépend du contexte et du client.

 Je sais ce que je peux utiliser ou non. Par exemple, je ne vais jamais utiliser un émoji en tant que phrase à part entière, je vais l’utiliser pour imager le propos 

Pour lui, certains émojis sont à bannir dans certains cas, à cause de leur caractère tendancieux. « Si on parle des cinq fruits et légumes par jour, je ne vais pas mettre un émoji aubergine. Certains émojis ont des connotations », rajoute le jeune homme.

Fossé générationnel

Que ce soit pour ajouter de l’empathie ou accentuer le sens donné à un message, l’utilisation de ces petits symboles fait désormais partie du quotidien de beaucoup. Les supprimer deviendrait un souci pour certains, comme cette jeune Martiniquaise d'une vingtaine d'années.

Ce sera compliqué. Ça exprime mieux l’émotion que je veux donner à ma phrase. Parfois, la manière dont la phrase est écrite pourrait laisser penser que ce que je dis est méchant alors qu’en fait c’est plus drôle 

A contrario, d’autres ne sont pas du tout familiers à leur utilisation. Notamment les personnes âgées, qui se disent perdues face à la technologie. Séverine, retraitée, en fait partie.

 J’ai un portable, mais je ne suis pas vraiment dessus. C’est pour appeler et envoyer des messages rapidement 

Et, pourtant le nombre d’émojis ne cesse d’augmenter. À l’occasion de la mise à jour du système iOS 16.4 d’Apple, l’entreprise à la pomme a révélé, en février, 31 nouveaux émojis disponibles sur les appareils mis à jour.

émojis
Une partie des nouveaux émojis d'IOS 16.4 @Emojipedia

Ces derniers-nés se trouvent être la 15e génération d’émojis de la multinationale. Un essor qui ne cesse de croître et confirme l’intérêt prononcé pour ces derniers.

Quoiqu'il en soit, ces petits symboles restent à utiliser avec prudence et précaution, pour éviter des réactions fâcheuses.

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