Une association antillaise auprès des sans-abris dans les rues de Paris

Par 23/12/2024 - 10:03

La période de Noël est aussi celle de la solidarité. Illustration à Paris avec l'association « Rapatriement des Ultramarins dans leur pays natal », qui a organisé une maraude pour apporter de la nourriture, des boissons chaudes et des kits d'hygiène à des personnes SDF, ce 21 décembre. L'association a pour objectif est de repérer des Ultramarins isolés et de les accompagner dans un processus de réinsertion.

    Une association antillaise auprès des sans-abris dans les rues de Paris

Thé, café, sandwich ou quelques gâteaux... Les bénévoles du RUDN tentent de réchauffer les corps et les cœurs en ce samedi soir, en sillonnant des quartiers de la capitale pour repérer et aider des personnes sans domicile fixe.

« Ils se cachent, ils sont comme des nomades, car si tu ne bouges pas pour te réchauffer, ou si quelqu'un ne vient pas te voir pour t'offrir un café, ou même une parole pour te réchauffer le coeur, c'est compliqué en fait », raconte Yannick, qui se sent d'autant plus concerné par cette cause, que le Guadeloupéen a lui même connu la rue pendant plus de 4 ans. Alors aujourd'hui, il veut redonner.

Cela peut arriver à tout le monde, je ne pensais pas connaître ça, et aujourd'hui c'est être reconnaissant envers toutes les personnes qui m'ont tendu la main, c'est fort, et tant que je peux participer, je participe. 

Réinsérer et rentrer au « péyi »

Si l'association n'a évidemment pas fait de distinction d'origine dans cette distribution, l'objectif était de repérer des Ultramarins, car la mission première est de les accompagner jusqu'à un retour dans leur département d'origine s'ils en expriment le souhait. Mais cela n'est pas toujours simple à écouter Bertrand Cologer, le vice-président du RUDN. 

Il y a beaucoup de fierté, d'orgueil on va dire. Ils ont peur de ce que la famille va penser aux Antilles, alors que non, il faut pas, il faut communiquer, il faut qu'on en parle et que les familles aux Antilles comprennent que ce n'est pas facile quand on vient en France.

Et puis il y a aussi l'éloignement. Parmi les nouveaux maraudeurs de ce soir, Yorhann, Martiniquais, a connu cette perte de repère. 

On ne sait pas à quel saint se vouer et il suffit qu'on n'ait pas une communauté ou une famille proche, alors c'est la déconnexion, et on peut vite tomber dans la précarité. J'ai connu la précarité de devoir choisir entre payer des écoles spécialisées qui coûtent cher ou me loger, et j'ai choisi d'étudier. Je me suis retrouvé sans domicile fixe environ deux ans et demi, j'ai eu des amis très proches qui m'ont aidé, qui m'ont hébergé, mais tout le monde n'a pas cette chance.

Maraude sans-abris RUDN Paris

Briser la solitude

Le RUDN organise plusieurs maraudes au cours de l'année, mais celle de la fin décembre prend une dimension d'autant plus importante en cette période des fêtes, pour Bertrand Cologer. 

À Noël, les gens se retrouvent seuls, personne ne les regarde, alors là c'est plus important de leur montrer que malgré les épreuves de la vie, que nous sommes là. 

Les bénévoles ne sont pas de trop pour cette association qui maraude tous les trois mois environ dans divers secteurs de la capitale, avec l'espoir d'éloigner les Ultramarins d'origine de la solitude et de la froideur des rues de Paris. 


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