Le "passeport immunitaire", une mauvaise idée pour l'OMS
Alors que le premier ministre doit dévoiler ce mardi, le plan de déconfinement pour la France, l'OMS a mis en garde les pays contre « les passeports immunitaires ». L'organisation mondiale de la santé avertit qu'il n'y a rien qui prouve à l'heure actuelle que les patients déjà infectés par le covid-19 soient immunisés contre une seconde infection.
Masques obligatoires, suivi par application mobile, documents certifiants la sérologie, reprises partielle et poursuite du télétravail...Beaucoup de théories sont avancées au sujet de la sortie du déconfinement. Ce mardi, Edouard Philippe, le premier ministre, doit annoncer le plan choisi pour la France.
Ce vendredi, l'Organisation Mondiale de la Santé a alerté au sujet des « passeports immunitaires ». Plusieurs pays envisagent en effet de délivrer des documents attestant d'une immunité aux personnes déjà infectés par le coronavirus dont les tests sérologiques révéleraient la présence d'anticorps dans le sang. « il n’y a actuellement aucune preuve que les personnes qui se sont remises du Covid-19 et qui ont des anticorps soient prémunies contre une seconde infection » indique l’OMS.
L'organisation rappelle les nombreuses incertitudes qui demeurent autour de l'immunité après une infection au covid-19. Les études menées actuellement ont démontré que les personnes infectées au nouveau coronavirus présentaient des anticorps mais « Aucune étude n’a permis d’établir si la présence d’anticorps est suffisante pour empêcher une nouvelle infection » explique l'OMS.
Un doute demeure sur la fiabilité des tests
Par ailleurs, l'organisation de la santé s'inquiète de la fiabilité des tests sur la question. Dans la majeure partie des pays, on ignore le nombre réel de personnes contaminées par le virus. Certains malades ayant présenté peu ou pas de symptômes pourraient donc échapper à la vigilance des autorités dans le cadre de la mise en place de tels dispositifs de contrôle.
En outre, le risque de « faux négatifs » ou « faux positifs » est important. Des personnes ayant été infectées pourraient ainsi afficher un résultat négatif et d'autres pourraient être testés positifs alors qu'ils n'ont jamais contracté la maladie.
L'OMS explique donc que « l’utilisation de tels certificats pourrait augmenter le risque de transmission ».