Le mémorial national pour les victimes de l'esclavage : plutôt en 2026 ?

Par 29/05/2024 - 15:45

A Paris, le projet du mémorial national pour rendre hommage aux victimes de l'esclavage entre désormais dans une phase de réalisation. Mais cela pourrait prendre un peu plus de temps que ce qu'avait annoncé Gabriel Attal.

    Le mémorial national pour les victimes de l'esclavage : plutôt en 2026 ?

A La Rochelle le 10 mai dernier, lors de la cérémonie officielle pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, le Premier ministre assurait que le monument serait "érigé dès l’année prochaine", soit le 23 mai 2025. Mais ce mercredi devant la délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale, le co-président du comité de pilotage, Serge Romana, s'est montré plus prudent. "Les travaux c'est 7 mois, les procédures d'étude de marché prennent du temps, les recours...j'ai compris que ce serait juste donc il est quasi certain que ce sera inauguré le 23 mai 2026", a-t-il ainsi estimé.


A une histoire catastrophique, il faut pour que cette mémoire soit acceptable que ce soit beau, c'est le magnifique qui doit être le pendant de l'horreur
 

Serge Romana
 

 


Prévu initialement aux Tuileries, c'est finalement dans les jardins du Trocadéro, ceux attenant  au musée de l'Homme et au musée national de la Marine que le mémorial va être construit. Le projet porté par les associations avait été officiellement soutenu en avril 2018 par Emmanuel Macron mais des années de désaccords et d'annulations d'appels à projets avaient suivi et il a fallu la mise en place d'un nouveau comité de pilotage en juillet dernier pour que tout soit relancé.


Un "archipel des noms" pour se recueillir et expliquer l'Histoire

Le monument est voulu comme un "jardin de mémoire", avec une "déambulation didactique, méditative et intime" comme le précise le projet.  Un message à la Nation devrait ainsi être visible, comme une introduction à chaque entrée, avant "un chemin de l'histoire" parcouru par les visiteurs pour avoir des explications pour replacer le mémorial dans son contexte. "Les scolaires doivent aussi comprendre les éléments basiques de l'histoire», a ainsi précisé le co-président du comité de pilotage.

Au "coeur" du mémorial, un "archipel des noms" sera visible avec 90 000 noms et 234 000 prénoms qui seront inscrits, en grande majorité de la Guadeloupe et de la Martinique mais aussi de Saint-Martin, de la Guyane, de la Réunion. Une place pour Haïti, Saint-Barthélémy, Mayotte, le Sénégal est aussi prévue, sans oublier les esclaves sans noms "pour que chaque descendant, du monde entier, doit trouver un endroit qui est le sien", a détaillé Serge Romana.

Le maître d’œuvre du mémorial devrait être choisi en septembre et annoncé ensuite par Emmanuel Macron. Le coût du projet est estimé "autour de 5 millions d'euros".
 


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