Le mal-logement plus important dans les Outre-Mer
La Fondation Abbé Pierre dresse un bilan de la situation du mal-logement en France dans son rapport annuel présenté ce mercredi 1er février. Dans un contexte inflationniste, elle regrette, « une année blanche ou presque en 2022 ». Ce phénomène toucherait directement 4,15 millions de personnes au national, avec des taux bien plus importants en Outre-Mer.
C'est l'un des engagements que l'on rappelle souvent au président Emmanuel Macron : ne « plus avoir des femmes et des hommes dans les rues d'ici la fin de l'année », une phrase qu’il avait prononcée en 2017. Cinq ans après, l'objectif est loin d'être atteint.
Selon la Fondation Abbé Pierre, 330 000 Français sont encore sans domicile fixe, soit 30 000 de plus en un an et une hausse de 130% depuis 2012, selon la dernière étude en date de l'INSEE. Dans son rapport 2023, la Fondation réclame d'ailleurs qu'un nouveau recensement de ces personnes soit réalisé dans l'hexagone, mais aussi en Outre-Mer. Car si nos territoires ne sont que peu évoqués dans ce document, le constat dressé est celui d'une situation gravement dégradée.
Habitat insalubre
L'habitat insalubre représenterait 12% du parc des logements, largement plus que dans l'hexagone. Certes, avec des réalités historiques, climatiques et urbanistiques particulières, il n'est pas évident de se comparer, mais le rapport relève environ 30 000 logements indignes ou dégradés en Guadeloupe et en Martinique.
Très critique vis-à-vis du gouvernement, il pointe un « financement insuffisant » concernant l'ensemble des Outre-Mer, déplorant un décalage entre les ambitions et les moyens.
Des objectifs non atteints
Malgré les intentions des Plans logements pluriannuels, les objectifs de 15.000 constructions ou améliorations par an n'ont jamais été comblés dans les prévisions budgétaires, selon la Fondation.
Un enjeu qui pourrait bien s'inviter dans les débats politiques alors que le gouvernement a l'intention de proposer des plans à la carte pour chaque territoire à compter de cette année, mais plusieurs élus antillais plaident pour que la compétence logement soit transférée aux collectivités locales, dans le cadre des négociations sur l'évolution institutionnelle.