La nutrition au cœur d'un séminaire au ministère des Outre-Mer

Par 16/10/2022 - 14:27

Vendredi 14 octobre, un séminaire sur la nutrition était organisé à la direction générale des Outre-Mer (DGOM). L’occasion de démontrer l'impact des travaux de recherche sur le Programme National Nutrition Santé, le PNNS 2019-2023.

    La nutrition au cœur d'un séminaire au ministère des Outre-Mer
Image d'illustration

L’objectif de ce séminaire, qui a eu lieu au ministère de la rue Oudinot, était de faire des enjeux alimentaires et sanitaires de nos territoires une priorité. Ce qui ressort des travaux de recherche sur le Programme National Nutrition Santé, c’est notamment que les Antilles affichent des taux de surpoids autour de 50% de la population pour les adultes et de l'ordre de 20 à 30% pour les enfants. Il convenait donc de rappeler l'importance de cet enjeu et surtout de souligner les adaptations de ce plan aux réalités locales.

Une adaptation au niveau local

Hélène Courcoul, chef du bureau de l'évaluation des politiques publiques et de la prospective à la DGOM :

Cette politique publique est un bel exemple de politique interministérielle et c'est en travaillant avec les différents ministères, mais aussi avec les acteurs territoriaux et je le dis toujours, parmi les conditions de réussite d'une politique publique, c'est la prise en compte des spécificités ultramarines. En fait, ils sont très impliqués, ils sont déjà dans l'engagement sur le terrain. Et c'est vrai que le volet quatre du PNNS dans sa construction, la démarche a été d'impliquer davantage les acteurs territoriaux pour prendre en compte les besoins locaux. Mais parce qu'ils connaissent le terrain, ils connaissent les besoins des ultramarins pour que des politiques nationales répondent de façon précise aux besoins de nos concitoyens ultramarins.

La question des produits sucrés

Ce séminaire a aussi permis de tordre le cou à certaines idées reçues, notamment sur les habitudes alimentaires aux Antilles. Dans le cadre d'une enquête publiée en 2020 sur les politiques publiques à mettre en œuvre, il a ainsi été démontré qu'il était possible de proposer des produits moins sucrés aux consommateurs avec la même appétence. Il faudrait associer des plans d'éducation au goût et une modification progressive des recettes des industriels.

Caroline Mejean, directrice de recherche à l'INRAE(Institut national de la recherche agronomique), chercheur en épidémiologie et nutrition publique :

On ne peut pas se contenter de dire les Antillais préfèrent les produits les plus sucrés. Mais on voit bien qu'on peut améliorer la qualité nutritionnelle et donc les apports en sucre, sans dégrader la préférence et en diminuant petit à petit les teneurs en sucre des produits pour déshabituer en quelque sorte, cette appétence pour le sucre et diminuer les préférences. C'est une combinaison des deux, donc à la fois de reformuler de façon incrémentale l'offre et à la fois éduquer, rappeler les repères de consommation du PNNS, notamment sur les boissons sucrées, parce qu'ils ne sont pas connus. Le niveau de connaissance des repères de consommation sur les produits sucrés est très faible aux Antilles.

 

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