La cohorte 2024 du dispositif « Cadres d'avenir » reçue au ministère
Ce dispositif de l'agence pour la mobilité Outre-Mer, LADOM, permet à des jeunes de Guadeloupe, Martinique, Guyane et des Îles-du-Nord de bénéficier de plusieurs accompagnements, dont une aide financière mensuelle, avec la contrepartie de revenir travailler dans un secteur en tension à l'issue de leurs études. Les 32 bénéficiaires 2024 ont été reçus rue Oudinot, samedi 5 octobre.
Initialement créé pour relancer la dynamique économique à Mayotte, ce dispositif a progressivement été étendu aux autre Outre-Mer. Après la Guadeloupe et les Îles-du-Nord l'an dernier, ce sont la Martinique et la Guyane qui l'ont rejoint en 2024.
En tout, pour cette rentrée, 32 jeunes venus de ces territoires ont été sélectionnés sur la base de leur dossier et de leurs motivations et vont bénéficier de cet accompagnement qui comprend une dotation financière mensuelle de 800 euros, une aide à l'installation, un suivi psycho-pédagogique et un billet d'avion annuel.
Responsabilité
Le package peut sembler généreux, mais va toutefois avec une double contrepartie : suivre un cursus en lien avec les besoins de leur territoire et l'engagement de rentrer travailler au “péyi” dans l'année qui suit la fin des études. Ces jeunes ont donc une responsabilité pour Saïd Ahamada, le directeur général de LADOM.
Ils sont les ambassadeurs de leurs territoires. Ils vont promouvoir ce qu'est l'Outre-Mer et je pense que ce sont des beaux exemples de ténacité. Je trouve ça beau, ils ont un vrai projet professionnel construit, c'est pour cela qu'ils ont été choisis. Ils ont aussi compris, avant d'autres, que leurs territoires sont des territoires d'avenir et ils ont choisi d'y investir en y apportant des compétences. Ils disent aussi : « faites comme nous, investissez sur les territoires ultramarins, c'est aussi là que ça se passe ! »
Confiance et sérénité
Ce devoir du retour ne dérange absolument pas les bénéficiaires du dispositif « Cadres d'avenir », bien au contraire. Dans cette cohorte 2024, il y a notamment le Martiniquais Yannis Lambert, étudiant en Master de Biologie-Santé à l'Université de Lille.
Étant loin de ma famille, de tout ce que je connais, c'est un accompagnement essentiel, ça permet de booster la confiance en soi. On peut poursuivre nos études de manière sereine. La plupart des jeunes qui quittent le territoire, ne souhaitent pas, ne peuvent pas, ou n'ont pas l'occasion de revenir. J'ai préféré m'investir pour être utile à ce territoire, c'est très important pour moi de contribuer à son développement.
Car ce dispositif est une chance immense à écouter la Guadeloupéenne Alexandra Nelsom-Abelard, étudiante en Master de Management des Ressources Humaines.
C'est un sésame. Je suis accompagnée, je ne suis pas lâchée dans la savane. Cela permet d'avoir une paix mentale, car c'est forcément une charge mentale et ça permet d'être plus serein. Ce dispositif est réalisé pour pallier au délestage des jeunes, ce n'est pas une fatalité, mais une opportunité de revenir pour décupler notre potentiel et être des moteurs pour nos régions.
S'il s'agit de la première cohorte complète antillo-guyanaise de « Cadres d'avenir », au sens qu'elle concerne l'intégralité des territoires de cette zone géographique, une crainte demeure sur la pérennité de ce dispositif. Alors qu'une baisse du budget Outre-Mer se profile du côté de l'exécutif, il faudra scruter dans cet ensemble en diminution ce qui sera la dotation de LADOM, qui avait été gonflée lors des derniers exercices. Dans cette perspective, les prochaines semaines seront décisives à l'Assemblée nationale.