Pointe-à-Pitre : un immeuble classé « très dangereux » détruit au Fond Laugier
Engagée dans la revitalisation du centre et des quartiers, la ville de Pointe-à-Pitre a identifié 16 immeubles qui présentaient un risque imminent. Neuf d’entre eux, comme celui de Fond Laugier ce lundi (23 décembre) vont être démolis prochainement. Les propriétaires des autres sont mis en demeure.
Un point presse était organisé ce matin (lundi 23 décembre) par la ville de Pointe-à-Pitre, à l’occasion des travaux de démolition d’un immeuble en copropriété, frappé d’un arrêté municipal de mise en sécurité.
Situé au Fond Laugier sur le territoire de Pointe-à-Pitre, cet immeuble se trouve au cœur d’une préoccupation majeure, car il se situe dans le quartier emblématique du carnaval, où traditionnellement s’arrêtent les groupes à « Po », à l’apogée de leur exhibition.
Sa démolition marque une étape nécessaire pour revitaliser le quartier, tout en garantissant la sécurité des habitants et des riverains.
Harry Durimel, le maire de Pointe-à-Pitre est revenu sur les problématiques de la ville. Lui et son conseil municipal ont fait de la sécurité leur cheval de bataille.
Une des problématiques, c'est la sécurité. Et la sécurité passe par le traitement du risque incendie, du risque sismique. Ce bâtiment situé au Fond Laugier présentait un fort risque d'effondrement qui menaçait la sécurité des habitants du quartier, qui frustrait les carnavaliers de leur lieu de refuge, leur temple, lorsqu'il y a les jours gras. Pour nous, il y avait urgence pour la sécurité, urgence pour le cadre de vie des Pointois, que ce bâtiment soit éradiqué. Nous avons pu le faire grâce au qui s'est instauré avec le EPF (Établissemment Public Foncier) Terre Caraïbes, avec l'État, Cap Excellence, et nos partenaires que sont la DEAL pour nous accompagner dans le traitement de ce risque d'incendie, le risque sismique qui est à la fois menacent la sécurité, mais aussi l'environnement, le cadre de vie.
Pour Harry Durimel, « Pointe-à-Pitre est en train de faire peau neuve, mais ça passe par une phase d'éradication de ce qui l’enlaidit ».
Les « dents creuses » font partie de ce qui ternit l'image de Pointe-à-Pitre. Donc, nous sommes résolument engagés dans ce process qui va concerner les neuf bâtiments très prioritaires. Il y en a 16 qui présentaient un risque imminent. Donc, sur les 16, neuf ont été expertisés comme étant à hautss risque. Ces neuf-là vont être démolis dans les jours et mois à venir. Et pour le reste, nous continuons à mettre en demeure les propriétaires pour qu'eux aussi s'occupent de leur bien.
Des habitants entre nostalgie et soulagement
Robinson s’était habitué à voir cet immeuble dans le paysage de Fond Laugier. Il reconnaît, avec un peu de nostalgie, qu'il va lui manquer.
Quand on est arrivé, le bâtiment était déjà construit. Jeme rappelle qu’il y avait une petite boutique qu’on appellait « L’addition ». On y faisait nos courses, c'était un petit lolo à l'ancienne. Ça me fait bizarre parce que ça faisait partie de notre paysage. Il y avait, certes du danger. Quand on passait, de temps en temps, on entendait des pierres tomber. Ça va quand même faire bizarre de ne plus le voir, on s’était habitués.
Nadia, habitante du quartier et secrétaire de l’association sportive et culturelle du Fond Laugier, pousse, au contraire, un « ouf » de soulagement avec cette démolition.
Moi, ça me dérange pas du tout. Je pousse un ouf de soulagement parce que depuis la naissance, le bâtiment, il a toujours existé, mais nous craignons parce qu'au départ, nous-mêmes, habitants du quartier, on s'asseyait en dessous, les jeunes, pour papoter un peu. Et puis, quand on a vu que des blocs de parpaings commençaient à se détacher, là, on a été inquiets et on se dit que tous les jours, il y a des allées et venues. Il y a un collège de Massabiale à la proximité et nous-mêmes habitons, à n'importe quel moment, s'il y a un tremblement de terre ou quelque chose, quelqu'un peut être blessé ou même tué. Étant encore cavalière également, je me suis dit : « Ouf, enfin, on est débarrassé de ce bâtiment. Sans regret pour moi ».
Et pour Michel également, cette situation n'avait que trop tardé.
Ça représentait un grand danger. C’était une bombe qui était là. Je sais de quoi je parle puisque je travaille dans le bâtiment. À n’importe quel moment, il menaçait de s’effondrer.
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