L'Assemblée nationale commémore les 230 ans de la première abolition de l'esclavage
Une cérémonie s'est déroulée ce matin (mardi 6 février) dans les salons de l'Hôtel de Lassay.
Quatre ans après l'adoption de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, poussés par la révolte des esclaves de Saint-Domingue, les députés de la Convention nationale décident le 4 février 1794 ou plutôt le 16 pluviôse an II de prononcer l'abolition de l'esclavage afin que "tous les hommes soient libres, sans distinction de couleur".
Si celle-ci sera révoquée en 1802 avant que l'esclavage soit définitivement aboli en 1848, cet acte est "révolutionnaire" et "précurseur" pour Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage.
"Il faut le commémorer comme un acte majeur qui montre aussi même que quand on inscrit dans le droi une décision aussi forte que l'abolition de l'esclavage, rien n'est jamais acquis définitivement", explique-t-il.
« Des dizaines d'années de combat pour aboutir »
"C'est la première abolition, on sait qu'elle n'a pas été définitive mais on voit que sur un certains nombre de sujets il faut avoir des étapes, que les victoires ne s'acquièrent pas en un jour", a déclaré la présidente de l'Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet.
Bien souvent au Parlement, sur beaucoup de sujets sociétaux comme le PACS, l'abolition de la peine de mort, il y a eu des propositions de loi, des votes qui se sont succédé. Ce sont des dizaines d'années de combat pour enfin aboutir. Mais il faut se rappeler de ceux qui ont posé les premiers jalons
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale
Lors de la cérémonie, Yaël Braun-Pivet a aussi évoqué l'histoire d'un bateau négrier, naufragé en 1795 et dont l'épave a été retrouvée deux siècles plus tard par des plongeurs, au large de la Bretagne. Le nom de cette corvette, "Assemblée Nationale", lui avait été donné en hommage aux députés de 1789.
"Qu'un navire qui porte ce nom ait participé à la traite négrière nous montre à quel point la logique qui avait cours en Europe nous apparaît aujourd'hui totalement incompréhensible", a notamment souligné la présidente. Des vestiges du navire sont aujourd'hui visibles au Palais Bourbon.