"Il faut rouvrir les magasins pour éviter les pillages"
Deux jours après le passage de l’ouragan Irma aux Iles du Nord, la population manque de vivres. Les scènes de pillages se multiplient à Saint-Martin dans les magasins en ruine. La présidente de la FTPE de l’île demande donc aux autorités de tout faire pour pouvoir rouvrir normalement les commerces au plus vite.
Des renforts de gendarmeries sont arrivés par bateau à Marigot ce vendredi matin. Ils ont pour mission principale de sécuriser la ville et ses alentours. Les scènes de pillages se multiplient, 48 heures après le passage de l’ouragan Irma sur les Iles du Nord. Un chaos qui profite aux malfrats. Mais certaines familles qui ont tout perdu se sentent également obligées de dévaliser les magasins en ruine pour leur propre survie.
Pour lutter contre ces scènes de pillages qui sont devenues monnaie courante ces deux derniers jours, la présidente de la Fédération de Très Petites Entreprise de Saint-Martin, également vice-présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Martin, lance un appel : « Il faut absolument que les petits commerces réouvrent au plus vite » exhorte Angèle Dormoy. « Il faut donner aux chefs d’entreprises les moyens de se relever, explique-t-elle. On s’est tous occupé de notre maison. Et même si la maison est partie, là maintenant il faut redonner de l’espoir, qu’il y ait un sentiment de vie ». Selon elle, la réalimentation des magasins permettrait ainsi un semblant de retour à la normale. Mais pour l’heure, la réalité est loin de cette volonté. « Il y a quelques petits commerces de proximité qui ont rouvert mais les gros supermarchés ont été dévastés, puis pillés », regrette Angèle Dormoy.
Le manque de vivres et produits de première nécessité auxquels sont désormais confrontés les saint-martinois et saint-barths se heurte aussi à l’acheminement des dons qui vont arriver. « Les gens veulent collectés des vêtements, par exemple, mais on n’a pas besoin de ça aujourd’hui, assure la présidente de la FTPE de Saint-Martin. Ce qu’il faut, c’est que des bateaux arrivent avec de quoi achalander les commerces et du gasoil pour les voitures ». Un retour des activités commerciales qui s’accompagne, en toute logique, de la reprise du fonctionnement des établissements bancaires. « On a vraiment besoin que les banques réouvrent, que l’argent recommence à circuler, annonce Angèle Dormoy. Aujourd’hui, tous les comptes sont gelés et on n’a pas internet pour pouvoir faire des opérations ». C’est donc tout le tissu économique qu’il faut relever, en même temps que la sécurisation des biens par les forces de l’ordre.