[VIDEO] Le BBL, une pratique en vogue mais non sans risques
Le Brazilian Butt Lift attire de plus en plus de femmes en surpoids ou de femmes souhaitant remodeler ou augmenter leurs fesses. Cette pratique, strictement encadrée en France et réservée aux chirurgiens qualifiés, peut s’avérer très dangereuse lorsqu’elle est pratiquée hors de tout cadre légal ou sanitaire. Reportage.
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En janvier, une vidéo a été largement partagée en Guadeloupe : une femme proposait des interventions esthétiques pour remodeler les fesses, notamment le Brazilian Butt Lift.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe après sa diffusion. D'autant plus que cette pratique, dite du BBL, est strictement encadrée en France et réservée aux chirurgiens qualifiés.
Mal réalisée, elle peut avoir de graves conséquences sur la santé. Alors, comment cette intervention esthétique est-elle pratiquée en toute sécurité ? Est-elle réellement accessible à tout le monde, dans une société où règne le diktat de la silhouette parfaite ?
Pas d'intervention magique
Le Dr Richard Riahi, chirurgien plasticien diplômé, revient sur le cadre et les spécificités de ce type d’intervention (ses réponses à lire ci-dessous), dans le contexte d’une société où le surpoids est de plus en plus répandu et où le « BBL peut apparaître comme une solution de facilité »
Et parfois, c’est effectivement le cas, lorsqu’on est face à la bonne indication. Mais il faut aussi être conscient que cette intervention n’est pas magique. Beaucoup de patientes espèrent retrouver une silhouette parfaite simplement grâce à la chirurgie, sans considérer leur propre part de responsabilité dans l’entretien de leur corps. Il est essentiel que les patientes aient une réflexion honnête et lucide avant d’envisager une intervention comme le BBL
À VOIR Le reportage de Lynda Cayarcy
INFOS +
. Le BBL, c’est quoi ?
Le BBL (Brazilian Butt Lift) est une intervention de chirurgie esthétique visant à remodeler et augmenter le volume des fesses grâce à un transfert de graisse autologue. Contrairement aux implants fessiers, cette technique utilise la propre graisse du patient, prélevée par liposuccion sur différentes zones du corps (abdomen, hanches, cuisses…).
. Quelles sont les étapes-clé ?
- Liposuccion : on prélève la graisse excédentaire sur des zones définies.
- Purification : la graisse extraite est traitée pour ne conserver que les cellules viables.
- Réinjection : la graisse est injectée stratégiquement dans les fesses pour obtenir un galbe harmonieux et naturel.
Où réaliser cette intervention et pourquoi ?
Cette intervention ne peut pas être réalisée sous anesthésie locale. Elle doit être pratiquée en bloc opératoire sous anesthésie générale, car elle nécessite une liposuccion étendue et un transfert de graisse en profondeur, ce qui ne serait pas possible avec une simple anesthésie locale.
Le BBL permet non seulement d’augmenter le volume des fesses, mais aussi de sculpter la silhouette en affinant les zones de prélèvement.
IL A DIT
« Le BBL n’est pas adapté à tout le monde »
Le Dr Richard Riahi est catégorique « le BBL n’est pas adapté à tout le monde ».
Plusieurs critères médicaux et morphologiques doivent être respectés :
- Avoir une réserve de graisse suffisante, même en étant mince : Contrairement aux idées reçues, le BBL fonctionne bien sur des patientes minces qui ont tout de même une petite réserve de graisse exploitable.
- Ne pas être en surpoids important ou obèse : Chez les patientes en surpoids sévère ou obèses, cette technique n’est généralement pas indiquée, car le résultat risque de ne pas être harmonieux. Certaines patientes pensent que cette intervention peut répondre à leurs attentes, mais elles risquent d’être déçues par le rendu final. De plus, les risques chirurgicaux augmentent avec l’obésité.
- Être en bonne santé : certaines pathologies (troubles de la coagulation, maladies cardiovasculaires, diabète non contrôlé…) peuvent être des contre-indications.
- Avoir une bonne élasticité cutanée : pour que la peau puisse bien s’adapter après la liposuccion.
- Ne pas être fumeur ou s’engager à arrêter : le tabac nuit à la cicatrisation et augmente les risques de complications.
Un bilan médical approfondi est essentiel avant toute intervention pour évaluer la faisabilité et les risques, et surtout pour s’assurer que le patient a des attentes réalistes par rapport aux résultats possibles.
« Le suivi post-opératoire est une étape-clé »
Le BBL « est essentiel pour optimiser le résultat et limiter les complications », soutient le Dr Richard Riahi.
Voici les principales précautions à prendre :
- Éviter de s’asseoir directement sur les fesses pendant 2 à 3 semaines, mais cela ne signifie pas qu’il est interdit de s’asseoir ponctuellement, par exemple pour un repas. L’idée est d’éviter une pression prolongée qui pourrait compromettre la prise de greffe des cellules graisseuses. L’utilisation d’un coussin adapté peut aider à mieux répartir le poids.
- Porter un vêtement de compression, qui aide à limiter l’œdème et favorise une bonne rétraction cutanée. Il doit être ajusté, mais pas excessivement serré, car une compression trop forte pourrait altérer la vascularisation et nuire à la survie de la greffe de graisse.
- Avoir une bonne hygiène de vie : éviter le tabac, qui altère la cicatrisation, et privilégier une alimentation équilibrée et une bonne hydratation pour favoriser la récupération.
- Éviter les efforts physiques intenses et les sports à impact pendant environ 6 semaines pour ne pas perturber la stabilisation du résultat.
Un suivi médical régulier est essentiel pour surveiller l’évolution et s’assurer que tout se passe bien
