Quand une tendance TikTok fait craindre une pénurie de médicaments
L’Ozempic, produit prescrit dans le traitement du diabète de type 2 et largement vendu aux Antilles, a connu un buzz sur les réseaux en raison de ses vertus amincissantes. Depuis, de fausses prescriptions sont en hausse et l’on constate une tension sur les stocks qui force même certains patients à changer provisoirement de traitement.
Avec plus de 620 millions de mentions sur TikTok, le hashtag « #Ozempic » est un mot clé qui buzz ces dernières semaines. On y trouve des dizaines de vidéos d'utilisateurs qui documentent leur perte de poids présumée grâce à cette piqure, produites par le laboratoire Novo Nordisk, qui sert normalement au traitement du diabète de type 2.
Des tensions sur les stocks
Un détournement de son utilisation première, qui est tel que désormais, sur Google, les premières recherches proposées sont « perte de poids » et « prix ».
Face à ce phénomène qui a démarré aux États-Unis, les autorités sanitaires françaises ont publié une alerte début mars, pour indiquer que l'Ozempic était désormais sous surveillance renforcée après avoir eu des remontées de prescriptions fausses ou falsifiées.
Cela reste toutefois limité selon les estimations de l'agence nationale de sécurité du médicament. Soit 1% des ventes, c’est-à-dire près de 2200 cas au national. Mais Novo Nordisk a confirmé de fortes tensions sur les stocks il y a quelques jours. Le laboratoire parle d'un « accroissement de la demande mondiale » et de « difficultés d'approvisionnement », qui peuvent conduire « les patients à manquer ».
Des produits de substitution
Aux Antilles, où plus de 10% de la population est concernée par le diabète, les pharmacies peinent déjà à s'en procurer et des médecins ont commencé à prescrire des produits de substitution, avec la complexité de réadapter les doses, mais aussi l'inconvénient que la prise d'Ozempic est hebdomadaire, donc bien moins contraignante que d'autres médicaments quotidiens. Quoiqu'il en soit, il est fortement déconseillé d'en prendre sans raison valable, outre le risque de non-disponibilité pour ceux qui en ont réellement besoin, cela peut provoquer des hypoglycémies, des nausées et troubles digestifs. Par ailleurs, la perte de poids, sans être garantie, est dans l'immense majorité des cas, transitoire.