L'infarctus du myocarde, première cause de mortalité chez la femme
Un rapport publié récemment par l'Académie de médecine vient de révéler que l'infarctus du myocarde serait la première cause de mortalité chez la femme.

L'infarctus du myocarde est une maladie pour laquelle les femmes seraient moins bien prises en charge que les hommes. Ainsi, le rapport publié le 25 février préconise de mieux former les cardiologues, mais aussi toute la chaîne de secours aux causes particulières de l'infarctus.
Les explications du cardiologue, Dr André Atallah :
Une femme qui fait un infarctus, c'est plus sévère que l'homme. Pourquoi ? Tout d'abord, on a tendance à minimiser la douleur chez la femme. On pense que l'infarctus, c'est une maladie masculine. Donc, il est prévu à la suite de ce rapport qu'on forme davantage les médecins, du SAMU et des urgences, mais également la population.
Agir vite
La femme, qui rencontre souvent la douleur dans son parcours de vie, aurait tendance à minimiser sa douleur. Et si les professionnels de santé n’insistent pas, le problème peut être ignoré.
Quand une femme appelle pour dire qu'elle a mal, souvent, elle va minimiser sa douleur parce que dans sa vie physiologique, elle a eu l'habitude d'avoir mal pendant les règles, pendant la grossesse. Donc, elle va parler de signes associés, un petit malaise, sensation de fatigue, je suis en sueur. Et il faut que le médecin insiste bien pour lui dire : mais est-ce que vous avez aussi un serrement, une douleur à la poitrine, de façon à mieux prendre en charge cette maladie.
Pourtant, la rapidité de la prise en charge en cas d’infarctus est essentielle pour guérir.
Les études ont montré qu'on a pratiquement 30 minutes de retard entre le moment où la douleur arrive, où l'infarctus a lieu, et le moment où la personne est aux urgences entre la femme et l'homme. Or, plus on agit vite, plus l'artère, qui est à la cause, l'artère qui se bouche au niveau du cœur, qui entraîne l'infarctus, plus elle est soignée, plus elle est dilatée, plus elle est débouchée, plus vite on protège le muscle cardiaque. Donc, c'est important de ne pas hésiter, quelle que soit l'heure de la nuit, d'appeler le 15 ou le 112, et expliquer les signes qu'on a pour décider d'une hospitalisation via le SAMU.
Écoutez l’entretien intégral accordé par le Dr Atallah.